Nouveau contretemps pour Galileo

Neuf mois après le feu vert des Quinze, le démarrage de la phase de développement de Galileo, le programme européen de radionavigation par satellite, se heurte à de fâcheuses surenchères entre l'Allemagne et l'Italie. Le projet est en effet à nouveau bloqué en raison de divergences entre Rome et Berlin, a annoncé mardi à Paris le porte-parole de l'ESA, Franco Bonacina. Projet commun de l'Union Européenne et de l'Agence Spatiale Européenne (ESA), Galileo est un système de positionnement par satellite qui doit entrer en service en 2008 et rivalisera avec l'unique système mondial actuellement existant, le GPS (Gobal Positioning System) américain. Mais Galileo est au point mort depuis plusieurs mois. L'Allemagne et l'Italie se disputent en effet le premier rôle. Chacun des deux pays veut accueillir le siège de la future agence qui gèrera le projet. En outre, ils sont en désaccord sur la contribution financière des participants.Les représentants des pays membres de l'ESA avaient toutefois réussi à s'entendre, le 12 décembre dernier, sur le montant des participations de chaque pays, ce qui semblait mettre un terme au problème. Mais il n'en est rien. Alors que les termes de cet accord devaient être confirmés par chaque pays membre avant le 22 décembre, les ministères allemands des Transports et de la Recherche ont annoncé lundi, dans un communiqué, que la proposition de "compromis" faite par Berlin le 12 décembre avait été rejetée par l'Italie. "En raison de l'intransigeance italienne, ce compromis n'a pas été possible", ont affirmé les deux ministères. La règle au sein de l'ESA voulant que les financements apportés par un pays compensent les contrats attribués à ses entreprises, Berlin argue de sa qualité de principal contributeur financier pour justifier ses prétentions. L'Italie lui oppose le fait que l'Allemagne s'est déjà vu confier ce rôle dans d'autres programmes spatiaux européens. Le résultat est que l'entreprise commune Galileo est en panne. Galileo n'a pas de chances car le projet a, par ailleurs, dû faire face aux vents contraires venus d'outre-Atlantique. Les Etats-Unis n'ont jamais été de fervents supporters de Galileo et ont oeuvré jusqu'à la dernière minute pour faire capoter un projet qui va rompre le monopole détenu par le système américain GPS. Une fois la décision des Quinze prise, Washington a montré patte de velours et manifesté sa disposition à conclure un accord. Des discussions ont même déjà eu lieu, permettant de progresser sur des questions comme l'interopérabilité. Reste que l'un des services confiés à Galileo, le PRS, niveau "gouvernemental" hautement sécurisé, bute sur le refus des Etats-Unis. Au nom d'exigences stratégiques, ces derniers n'acceptent pas que l'un des signaux européens cohabite dans la bande de fréquence haute avec l'un des deux signaux militaires du GPS.Fâcheuses difficultés qui bloquent la mise en route. Or celle-ci est urgente car, pour tenir le calendrier, il faut encore définir les spécificités techniques et l'appel d'offres, afin de sélectionner l'opérateur privé qui aura, le moment venu, la charge de déployer et d'exploiter l'ambitieux système Galileo.
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