De l'or dans les poubelles d'Internet

Du coup, ils n'hésitent pas à financer les "start-up" qui se sont donné pour but d'éliminer ces publicités des serveurs et des ordinateurs individuels."Pour moi, il n'y a pas de doute : c'est un investissement en or. Ce problème est devenu l'un des plus préoccupants de notre époque. Il y a des millions de dollars à y gagner", affirme ainsi avec conviction Joe DiDonato, un investisseur qui a choisi de placer de l'argent dans Cloudmark, l'une des compagnies qui tentent aujourd'hui de mener la vie dure au "junk-email". Une de ses formes les plus perverses, le "spam" - les envois en masse de messages plus ou moins anonymes - est d'ailleurs devenu une véritable calamité: en six ans, son volume aurait été multiplié par six. Pour limiter ce qui est devenu, pour des millions d'usagers, une forme quotidienne de harcèlement, les politiciens américains ont commencé à se pencher sur le problème. Mais la réaction est sans doute plus rapide en Californie qu'à Washington où le débat a toutes les chances de traîner. Dans les seuls environs de San Francisco, une demi-douzaine de compagnies se consacrent en effet presque exclusivement à l'élimination du "spam" et espèrent rapidement en tirer des dollars sonnants et trébuchants en revendant leurs logiciels aux principaux fournisseurs de services.Celle qui a fait jusqu'à présent le plus parler d'elle est Cloudmark parce qu'elle a été créée par Jordan Ritter, un des co-fondateurs de Napster. Cette fois, plutôt que d'aider les Internautes à télécharger des fichiers musicaux au grand dam des maisons de disques, Jordan compte les débarrasser de 75% du courrier électronique non sollicité grâce au P2P (peer to peer), la technologie de base de Napster. L'arme : un logiciel distribué gratuitement par l'intermédiaire d'un groupe anti-spam californien, Spamnet, et qui s'installe sur l'Outlook 2000 ou XP de Microsoft. Grâce à Cloudmark, Spamnet peut demander à ses membres de signaler les "spams" qu'ils reçoivent, cela simplement en cliquant sur une icône. L'information est alors transmise à un serveur où un autre logiciel joliment baptisé Vipul's Razor répercute l'information aux autres membres du réseau qui peuvent ainsi bloquer l'intrus. Lancé la semaine dernière en grande fanfare en version expérimentale, Cloudmark s'est révélé poser quelques problèmes d'installation. "Mais le gros du logiciel fonctionne parfaitement, assure Karl Jacob, le PDG de Cloudmark. Ces problèmes de configuration seront résolus petit à petit..."Cloudmark a intérêt à faire vite car les concurrents se bousculent au portillon. Parmi ceux-ci, citons Brightmail, Mailshell.com, McAfee, MessageLabs et SpamCop. Tous affirment avoir trouvé une façon de mettre au rancard les intrus et la bataille pour ce marché, qui inclut les grandes entreprises bombardées de "junk-email", promet d'être rude. Une seule ombre au tableau : les experts pensent quei le spam ne sera jamais complètement éliminé. "Les expéditeurs trouveront toujours des moyens de passer au travers de ces filtres, observe Michael Osterman, un consultant spécialisé. Ils vont le réduire. Mais l'éliminer complètement, j'en doute."
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