Les banques américaines prospèrent grâce aux consommateurs

Décidément, heureusement que les consommateurs américains tiennent bon ! Non seulement ils portent l'activité économique des Etats-Unis à bout de bras, mais en plus ils assurent la prospérité des grandes banques américaines. Car c'est grâce à leur frénésie de consommation - à crédit de préférence - que ces dernières réussissent à afficher des résultats en progression au troisième trimestre, en dépit de la déprime des marchés boursiers et de leurs activités financières.C'est le cas de Citigroup, qui annonce une progression de 23% de son bénéfice net du troisième trimestre, à 3,92 milliards de dollars, par rapport à la même période de l'année dernière. Et c'est aussi celui de Bank of America, dont le bénéfice net a carrément bondi de 161% sur la même période - essentiellement, il est vrai, en raison de bases de comparaison très favorables.Dans le cas de Citigroup, la nouvelle est d'autant plus la bienvenue que le groupe bancaire défraie la chronique depuis quelques mois en raison de son implication dans différentes scandales ayant touché Wall Street. Dans ce contexte difficile pour lui, le groupe résiste donc plutôt bien. Abstraction faite de certains éléments exceptionnels, son bénéfice par action s'est élevé à 74 cents contre 62 cents un an plus tôt. Un chiffre légèrement supérieur aux attentes des analystes qui, selon le consensus First Call, tablaient sur 73 cents. Parmi les très nombreux métiers pratiqués par ce qui est le plus gros groupe financier de la planète, ce sont bien les services destinés au grand public - collecte des dépôts, crédits à la consommation, cartes de crédit - qui se sont le mieux comportés. Ces activités grand public ont dégagé un profit en hausse de 13%, à 2,22 milliards de dollars. Réorganisation interneA l'inverse, la division banque d'affaires a vu ses résultats reculer de 7% à 1,2 milliard. Ces métiers souffrent évidemment de la chute de Wall Street et de l'effondrement des opérations financières (introductions en Bourse, fusions-acquisitions). Mais en plus, Citigroup doit affronter une sérieuse crise dans ses métiers financiers, liée à son implication dans différents scandales comme la faillite du groupe de télécoms WorldCom. Accusé de conflits d'intérêts dans le fonctionnement de ses activités d'analyse financière, Citigroup a dû procéder ces derniers mois à d'importantes réorganisations internes (lire ci-contre).Citigroup, qui a dû provisionner 710 millions de dollars au troisième trimestre pour ses mauvais risques liés notamment au secteur des télécoms et à l'Argentine, a lancé un vaste programme de réduction de coûts : suppressions d'emplois dans la banque d'investissement, baisse des primes des banquiers d'affaires, vente de son siège...Forte croissance de la banque pour les particuliersDans le cas de Bank of America, la hausse spectaculaire du bénéfice net à 2,235 milliards de dollars au troisième trimestre - soit 1,45 dollar de bénéfice par action contre 51 cents un an plus tôt, c'est à dire 4 cents de plus que ce qu'attendaient les analystes, selon First Call - tient d'abord à une comparaison très favorable avec la même période de 2001. En effet, si l'on exclut les éléments exceptionnels qui avaient fait chuter le bénéfice net au troisième trimestre 2001, celui de cette année est quasi inchangé, tandis que le bénéfice par action progresse de quelque 6%. Mais, comme Citigroup, la banque souligne que son activité du trimestre écoulé a été tirée par "une forte croissance des activités de banque pour les particuliers". Ces derniers profitent en effet de la faiblesse record des taux d'intérêt pour s'endetter, que ce soit pour des prêts immobiliers ou pour du crédit à la consommation. Résultat : les produits d'intérêts encaissés par Bank of America ont augmenté de 3% durant le trimestre, à 5,47 milliards de dollars, tandis que ses revenus de commissions ont chuté, de leur côté, de 6%, à 3,22 milliards.A New York, le marché salue en tout cas très fortement ces performances : l'action Citigroup gagne près de 9% à 33,01 dollars en fin de matinée, tandis que celle de Bank of America gagne 7,64% à 65,35 dollars.
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