Cegetel veut fusionner avec Télécom Développement

Le priorité du groupe Cegetel est désormais de fusionner avec sa filiale Télécom Développement, dans laquelle il est associé à la SNCF : c'est ce qu'affirme Frank Esser, le nouveau PDG du groupe de téléphonie, dans une interview publiée par Le Figaro Economie. Le nouveau patron de Cegetel, nommé à ce poste le 13 décembre dernier, affirme ainsi que "notre priorité est avant tout de réussir à fusionner Cegetel et Télécom Développement, notre filiale commune avec la SNCF". Plus précisément, ajoute-t-il, "nous avons bon espoir d'y parvenir d'ici l'été prochain". D'autant, ajoute-t-il, que "l'intérêt de cette fusion est aujourd'hui bien perçu par toutes les parties" et la réussir "est aussi pour nous un préalable à nos développements dans l'ADSL grand public". Avec ces déclarations, Frank Esser confirme que, maintenant que la menace d'une prise de contrôle rapide de Cegetel part Vodafone est écartée, le dossier Télécom Développement revient au premier plan.L'enjeu pour Cegetel est en effet considérable. Les 49,9% détenus dans TD par le groupe (les 50,1% restants appartenant à la SNCF) constituent un véritable joyau : il s'agit du principal réseau national alternatif à celui de France Télécom. Et il est clair depuis longtemps que le statu quo actuel n'est pas appelé à durer.L'été dernier, déjà, la SNCF avait sérieusement envisagé de sortir de TD en exerçant l'option de vente dont elle disposait auprès de Cegetel. Cette option lui donnait le droit de vendre ses 50,1% de TD à Cegetel au prix de 461 millions d'euros, soit un fort bon prix compte tenu des valorisations actuelles des activités télécoms. Mais en juillet dernier, la SNCF avait finalement décidé de ne pas exercer cette option. Si les raisons de sa décision n'avaient pas été rendus publiques, il est bien possible que les incertitudes qui pesaient l'été dernier sur l'avenir de Cegetel aient pesé en faveur du statu quo : il était clair, à l'époque, que Vodafone convoitait la filiale de Vivendi, et la perspective de voir un grand réseau national d'infrastructure téléphonique passer de ce fait sous contrôle britannique n'avait sans doute pas de quoi enchanter les pouvoirs publics français.Il n'en demeure pas moins qu'une solution de long terme doit être trouvée pour TD, et que celle-ci passe vraisemblablement par un rapprochement beaucoup plus étroit avec Cegetel. Ce dernier groupe assure en effet déjà 88% du chiffre d'affaires de la filiale commune...L'idée d'une fusion entre Cegetel et Télécom Développement est donc dans l'air depuis un bon moment. Elle permettrait à Cegetel de contrôler une infrastructure nationale de téléphonie fixe, et à TD d'intégrer un grand groupe du secteur. Quant à la SNCF, elle entrerait en échange dans le capital de Cegetel, dont elle deviendrait un actionnaire de premier plan.En 2001, Télécom Développement a réalisé un bénéfice net de 0,8 million d'euros (contre 54 millions en 2000). Son excédent brut d'exploitation a diminué de 14,13 % à 114,2 millions d'euros. Une dégradation résultant de "l'effet conjugué de la très forte pression sur les prix, de la croissance des charges d'exploitation et d'amortissement due à l'expansion du réseau et du coût fixe des liaisons mises en place pour recueillir le trafic local en 2002", avait alors expliqué la société. Pour 2002, TD anticipe une "reprise de la croissance de ses résultats".
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