Merrill Lynch en tête des fusions-acquisitions pour le premier trimestre 2002

Le classement trimestriel des banques d'affaires relatif au marché des fusions-acquisitions va être bouleversé à la suite de l'OPA lancée par Telia sur Sonera: Merrill Lynch va ainsi se retrouver sur la première place du podium dans le classement compilé par Mergermarket.Carnegie, le broker suédois, a été le principal conseil de Telia, alors que Merrill Lynch était chargé d'estimer la valeur des deux groupes, les conséquences de la fusion ainsi que les synergies qui devraient en résulter. Merrill a également participé aux négociations et a aidé Telia à communiquer son offre sur les marchés financiers et boursiers. Sonera était assisté de Goldman Sachs, Lehman Brothers et Deutsche Bank. UBS Warburg et Mandatum ont respectivement conseillé les gouvernements suédois et finlandais. Que Goldman Sachs soit présent à ce niveau n'étonnera que peu d'observateurs, vu la force toujours impressionnante de son équipe dédiée aux TMT (Technologies, Médias, Télécommunications). Charles Manby, qui dirigeait l'équipe Goldman, est très présent sur le marché nordique, où il a notamment fait office de conseil pour Telenor, le rival de Sonera, lors du rachat de Pannon l'été dernier. Et certains prédisent que Goldman pourrait encore se retrouver à l'affiche si les rumeurs d'une offre prochaine de Telenor sur TDC se concrétisent.L'absence de Morgan Stanley dans cette méga-fusion a surpris le monde financier alors que la banque avait déjà effectué des opérations pour le compte de Telia. Et si certains estiment que Paulo Pereira, en charge de la division TMT dans la banque, pourrait tirer son épingle du jeu avec TDC, rien ne semble indiquer que Morgan Stanley jouisse d'une relation proche avec le groupe de télécommunications danois.En 2000, Merrill Lynch et Morgan Stanley étaient au fond du trou après le rachat de leur client le plus important, l'allemand Mannesmann, par Vodafone, qui n'a pas souhaité continuer la relation. Mais si Pereira a vite réussi à retrouver des clients et un volume d'affaires presque similaire, les péripéties de Merrill Lynch ont été plus mouvementées. Ce dernier établissement continue à partager le mandat de conseil pour Cable & Wireless avec Greenhill & Co, même si les prévisions d'une méga-fusion ne se sont pas réalisées pour l'instant. De plus, Merrill a également réussi à réaliser quelques opérations avec le groupe anglais BT, alors que ce dernier est considéré comme la place forte de Rothschild. Enfin, Merrill a également assisté France Télécom lors de certaines ventes d'actifs. Toutefois, la banque d'affaires américaine n'a pas encore réussi à nouer une relation de confiance avec un des acteurs les plus importants de la consolidation du marché des télécoms, et ne trouvera pas le repos tant que cette situation ne sera pas réglée.Lehman Brothers peut se prévaloir d'avoir forgé sa relation avec Sonera grâce à son statut de banque "globale". Quand Sonera a levé un prêt de 1,33 milliard d'euros l'été dernier, Goldman Sachs, Lehman Brothers et Merrill Lynch ont contribué à hauteur de 150 millions d'euros. La combinaison entre le rôle de conseiller financier et de fournisseur de fonds est un exemple flagrant de la réussite de cette politique. D'ailleurs, les grands groupes optent de plus en plus pour des banques qui sont capables d'offrir non seulement leur expertise en tant que conseil mais également de suivre l'entreprise et de lui fournir les fonds nécessaires, même si le scandale d'Enron a jeté des doutes sur la viabilité à long terme de ce modèle.L'implication de la banque Lazard dans la fusion Telia-Sonera semble être l'exception qui confirme la règle. Sa présence dans l'opération semble provenir des relations locales nouées par Pehr Gyllenhammar, ancien directeur général de Volvo et maintenant directeur chez Lazard. Il semblerait que Gyllenhammar ait personnellement agi pour trouver un consensus entre les présidents de Telia et de Sonera. Il reste toutefois à démontrer qu'une telle stratégie peut permettre à Lazard de durablement se hisser, comme Merrill Lynch vient de le faire, à la tête du classement.
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