L'Inde, avenir de la Silicon Valley ?

Telle est du moins l'expérience d'un scientifique américain qui y a développé sa propre "start-up" et a commencé à y bâtir un vaste complexe technologique. Rapportée par le Wall Street Journal, l'installation de Swain Porter tout près d'Hyderabad au sud de l'Andhra Pradesh est sans doute un signe des temps. Il y a 18 mois, cet Américain de 36 ans est venu y implanter les locaux de Catalytic Software, une compagnie de logiciels fondée par d'anciens cadres de chez Microsoft avec un mise initiale modeste : un million de dollars. Là, il rêve de voir pousser un vrai centre technologique déjà baptisé New Oroville, en souvenir de sa ville natale de l'Etat du Washington.Au départ, le décor n'est pourtant pas très affriolant : une chaleur épouvantable, des collines arides et désolées. Sans compter les cobras, les buffles d'eau, les inondations saisonnières et les coupures d'électricité. Çà et là, une douzaine de dômes géodésiques en béton qui abritent laboratoires et habitations. Mais à l'heure où le climat n'est guère favorable aux "start-up" sur le sol américain, cette expatriation a permis à Swain Porter de réaliser - en partie - son rêve : créer des logiciels dernier-cri de haute qualité à des prix défiant toute concurrence en utilisant le talent à bon marché des programmeurs indiens. Mieux encore, alors qu'aux Etats-Unis les concurrents de Catalytic Software ont du mal à joindre les deux bouts, Swain Porter commence à dégager des profits. Un bref voyage en Californie lui a d'ailleurs permis de trouver de l'argent frais et de nouveaux contrats. "Je suis vraiment satisfait, explique-t-il, parce que j'ai réussi à passer au travers de la crise et nous sommes en train de construire une véritable entreprise avec de vraies racines." Que Swain Porter ait pensé à s'expatrier près d'Hyderabad n'est d'ailleurs pas étonnant. Depuis quelques années, l'Inde a réussi à se transformer en une source majeure de services dans les secteurs de la technologie de l'information pour les compagnies américaines. L'an dernier, ces services ont généré un chiffre d'affaires équivalent à un milliard de dollars - et celui-ci ne devrait que progresser. De son côté, Catalytic espère accaparer 100 millions de dollars de cette manne - si Swain Porter réussi à réaliser son projet.Celui-ci est en effet grandiose : il espère bâtir à New Oroville 4.000 dômes géodésiques abritant des milliers d'employés et leur familles. Au centre se trouverait une piscine, un centre de loisirs et même... une patinoire! Mais New Oroville a encore du chemin à faire: seulement 35 employés travaillent sur le site. Chaque dôme, dont le coût tourne autour de 4.000 dollars, est fait de béton et de papier recyclé et peut abriter trois étages. Certains sont utilisés comme habitations, d'autres comme unités de production et une soixantaine devraient être achevés d'ici la fin de l'année. La grande question : New Oroville va-t-elle attirer du monde? Pour y parvenir, Swain Porter vient d'embaucher une petite équipe d'Américains venus de la Silicon Valley dans le but d'amadouer la main d'oeuvre locale. Mais il affirme déjà : "Pour les techniciens, nous n'avons pas de souci à nous faire. Nous sommes déjà inondés de CV."
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