Pinault Bois & Materiaux, candidat potentiel à la cession

Par latribune.fr  |   |  420  mots
Pinault-Printemps Redoute, le groupe multispécialiste de la distribution, pourrait décider de céder Pinault Bois & Matériaux (PBM), son activité de distribution de bois et matériaux de construction, d'après la plupart des analystes financiers. Certes, l'entreprise dément toutes les rumeurs sur un éventuel abandon de cette activité, décrivant PBM comme un métier faisant partie du cœur de cible du groupe. Cependant, les observateurs du marché sont d'accord pour dire que le pôle professionnel de PPR, qui comprend Rexel, Guibert, CFAO et PBM en particulier, fait plus ressembler le groupe à un conglomérat qu'à une entreprise spécialisée dans le métier de la distribution.Les analystes estiment que PBM est non seulement l'activité qui a le plus petit potentiel de croissance, comparé aux taux à deux chiffres réalisés par les autres divisions du groupe, mais elle a aussi un ratio de rentabilité inférieur à la moyenne de PPR. Pour l'année 2001, PBM a vu son chiffre d'affaires baisser de 0,4% en comparable. De plus, avec un revenu de 1,29 milliard de francs en 2001, PBM ne représente que 4,6% du CA annuel total du groupe. Une vente potentielle de l'activité dégagerait du cash qui permettrait à PPR de réduire sa dette, pour l'instant supérieure aux fonds propres de l'entreprise.Un analyste travaillant dans une banque d'affaires londonienne estime même que la vente d'activités non-stratégiques pourrait être le seul choix du groupe français s'il veut continuer à mener sa politique d'expansion par le biais d'acquisitions, du moins en 2002; PPR a en effet émis des Océane pour un montant de 1,38 milliard de francs en octobre 2001 et ne pourra donc pas retourner sur le marché des obligations avant un certain temps.A l'heure actuelle, PPR n'a pas une obligation pressante de trouver de l'argent. Le groupe a déjà racheté et payé à LVMH sa participation dans Gucci et n'a donc pas besoin de fonds, à moins qu'une acquisition majeure n'intervienne avant la fin de année. De plus, le marasme économique actuel ne peut que décourager toute velléité de cession, si le but recherché est de maximiser le prix de vente. Les milieux de la finance estiment donc que si PPR décide de se séparer de PBM, évalué à 0,7 fois ses ventes (soit environ 900 millions d'euros), la cession n'aura pas lieu avant le dernier trimestre de cette année ou le début de l'année prochaine, quand la reprise économique aura commencé à se faire sentir.