Nouvelle restructuration en vue chez Fiat

Le bulletin de santé est alarmant. Fiat Auto, la branche automobile du groupe italien, perd du terrain sur ses concurrents non seulement en Europe, mais aussi dans son pré-carré, l'Italie. Conséquence : afin de ne pas aggraver sa situation financière, le constructeur passe à la vitesse supérieure dans son effort d'adaptation de ses capacités de production à la réalité du marché. La direction de Fiat Auto a annoncé vendredi matin qu'elle présenterait mercredi aux syndicats un plan devant comporter de nouvelles suppressions d'emplois. Le constructeur a déjà annoncé plus tôt dans l'année la suppression de 2.442 postes pour répondre à la baisse de ses ventes.Selon des chiffres rapportés par le Financial Times, les réductions d'effectifs qui seront annoncées la semaine prochaine affecteraient 3 à 4.000 emplois. Le quotidien relève néanmoins que les syndicats du constructeur craignent que l'addition soit encore plus lourde : 6.000 suppressions de postes pourraient, selon eux, être décidées. Cette annonce n'a pas permis au titre Fiat de rebondir à la Bourse de Milan, au contraire. L'action a terminé la séance de vendredi sur une baisse de plus de 4%, portant sa chute depuis le début de l'année à - 47%.Parts de marché en chuteL'annonce de Fiat intervient au lendemain de la publication des chiffres du marché automobile italien. En septembre, le groupe, qui commercialise les marques Fiat, Lancia, Alfa Romeo, Ferrari et Maserati, a vu ses ventes reculer de 7,5% par rapport au même mois de l'an dernier. La situation est d'autant plus préoccupante que le mois dernier les immatriculations de voitures neuves dans la péninsule ont progressé de 3,4%. Cette hausse du marché italien, la première de l'année, est notamment le fruit d'une politique publique incitant financièrement les Italiens à remplacer leurs vieux modèles polluants par des véhicules neufs. Or visiblement, Fiat Auto n'a pas profité de ces mesures, contrairement à ses concurrents étrangers. Du coup, la part de marché du constructeur transalpin en Italie est tombée à 28,7% contre 32,1% l'année dernière. La Fiat Stilo n'est pas parvenue à s'imposer et à redonner le dynamisme espéré à la marque. Ce modèle, pourtant considéré comme la voiture phare de Fiat, n'a pas enregistré les commandes attendues et souffre de la concurrence de la Ford Focus, de la Golf de Volkswagen, de la Mégane de Renault et de la 307 de Peugeot.Le désamour des automobilistes pour Fiat ne se cantonne pas à l'italie. Sur l'ensemble du marché européen, le constructeur éprouve des difficultés. Selon les derniers chiffres de l'ACEA, l'Association des constructeurs européens d'automobiles, Fiat Auto a vu sa part de marché s'effondrer de près de 20% d'une année sur l'autre. Sur les huit premiers mois de l'année, les ventes en Europe de l'Ouest des trois marques du groupe se sont inscrites en deçà de la barre du million de véhicules.Fiat sans autos?Dans ce contexte, il y a fort à parier que les spéculations autour d'une vente anticipée de Fiat Auto à General Motors, qui détient déjà une participation de 20%, vont reprendre de plus belle. Selon les accords passés entre les deux constructeurs, Fiat peut céder sa filiale automobile à GM à compter de 2004. C'est pour cette date que la direction de Fiat Auto espère enregistrer "un petit bénéfice opérationnel". La branche automobile de Fiat s'est d'ores et déjà résignée à demeurer dans le rouge cette année et l'année prochaine. En 2001, Fiat Auto avait accusé une perte d'exploitation de 549 millions d'euros.Afin d'assurer son redressement, Fiat Auto, outre les suppressions d'emplois, mise sur une renouvellement de sa gamme. Le constructeur va investir 4,8 milliards d'euros pour contribuer au lancement de nouveaux modèles d'ici 2005. Fiat va notamment mettre sur le marché un mini-véhicule économique et fonctionnel dont la commercialisation est prévue début 2003. Pour ce modèle, qui sera produit en Pologne et dont il existera des déclinaisons 4x4 et utilitaires, Fiat espère 200.000 ventes en Europe en 2004. Arriveront aussi en octobre 2003 une petite voiture chez Lancia et un petit monospace compact. Le groupe développera en plus un 4x4 de gamme moyenne avec Suzuki (GM détient 20% du constructeur japonais). Enfin, la marque italienne vise 50 % de composants communs avec les Opel (GM), tout en simplifiant ses gammes par la réduction de 30 % du nombre de versions disponibles.
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