Wella dément avoir reçu une offre d'Henkel

L'Oréal doit-il se préparer à affronter un nouveau "challenger" sur le très lucratif marché des cosmétiques, dont il reste le n°1 mondial incontesté ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais les investisseurs prennent très au sérieux les informations publiées ce matin par le Wall Street Journal sur l'intérêt renouvelé du chimiste allemand Henkel pour son compatriote Wella.Selon le quotidien américain, Henkel a présenté à Wella une nouvelle offre "informelle" de rachat d'un montant d'environ 4,5 milliards d'euros. Mais Wella, dont le capital reste contrôlé à 51% (et 78% des droits de vote) par la famille de ses fondateurs, les Ströher, jugerait ce prix trop peu élevé. Wella a cependant démenti ces informations, l'un de ses porte-parole expliquant que son directoire "n'a pas reçu d'offre de rachat du groupe Henkel" et ajoutant que le prix évoqué par le Wall Street Journal "ne correspond en aucun cas à la valeur de Wella". Selon certains analystes, un acquéreur potentiel devrait en effet débourser 4,7 à 5,4 milliards d'euros, soit 70 à 80 euros par action, pour convaincre les Ströher. Cette réaction correspond à l'attitude adoptée depuis longtemps déjà par les dirigeants du groupe, qui réaffirment périodiquement leur attachement à son indépendance. L'an dernier, le PDG Heiner Gürtler avait résumé sa position l'an dernier par un péremptoire : "nous n'avons besoin de personne". Wella a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 3,19 milliards d'euros et un bénéfice net de 123,6 millions. Près de la moitié du chiffre d'affaires est réalisée avec la clientèle professionnelle (salons de coiffure, instituts de beauté...). Or c'est ce marché qui intéresse le plus Henkel après le rachat, l'an dernier, de Schwarzkopf. Les cosmétiques représentent actuellement 16% des ventes d'Henkel, soit un peu plus de 2 milliards d'euros. Surtout, le groupe chimique entend poursuivre sa réorientation stratégique vers les marchés grand public (détergents et cosmétiques pour l'essentiel), marquée l'an dernier par les cessions de Cognis (chimie fine) et de la division spécialisée dans l'hygiène industrielle. S'il mettait la main sur Wella, le groupe de Düsseldorf, qui a renoncé à racheter Beiersdrof, jugé "trop cher", porterait à 26% sa part du marché des produits capillaires pour professionnels, marquant de près L'Oréal sur ce segment, note Aurel-Leven. Sur le marché global des cosmétiques, L'Oréal, resterait néanmoins intouchable, avec un chiffre d'affaires global supérieur à 13 milliards d'euros.A la Bourse de Francfort, l'action Wella gagnait 23,22% à 48,55 euros lundi en fin d'après-midi, en dépit du démenti du groupe. Henkel cédait pour sa part 2,08% à 57,77 euros. A Paris, L'Oréal a gagné 1,82% à 75,65 euros.
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