Nissan met le turbo en Chine

Le chèque est à la mesure de l'enjeu. Nissan va débourser plus d'un milliard d'euros pour entrer par la grande porte sur le marché chinois. Le constructeur japonais était déjà présent dans ce pays mais ne pouvait revendiquer qu'une maigre part de 3% du marché. En s'alliant au sein d'une co-entreprise avec DongFeng, l'un des trois plus importants constructeurs chinois, Nissan passe à la vitesse supérieure. La nouvelle société, DongFeng Motor, détenue à 50/50 par les deux partenaires, commencera à produire dès 2003. Le tableau de marche prévu est impressionnant. Alors que Nissan prévoit de commercialiser 58.000 voitures cette année en Chine, la nouvelle entreprise compte en vendre 220.000 en 2006 et 450.000 en 2010. Si l'on ajoute aux voitures particulières, les poids-lourds et les bus, alors c'est un objectif de 900.000 véhicules qui est poursuivi pour 2010.Le marché automobile chinois, pour l'instant modeste puisqu'il ne s'est vendu l'an dernier que 780.000 voitures individuelles pour une population de 1,3 milliard de personnes, attise les convoitises. Les constructeurs japonais sont bien évidemment présents, tout comme le français PSA au travers de Citroën mais c'est surtout Volkswagen qui se taille la part du lion avec une part de marché de 48%. Renault, actionnaire principal de Nissan avec 44,4% du capital, n'a pas profité en Bourse de l'entrée en fanfare du groupe japonais sur le marché chinois. Le titre de la firme au losange termine la séance sur une baisse de 0,33% à 45,96 euros. Carlos Ghosn, directeur général de Nissan, souligne que si "Nissan joue manifestement le premier rôle en Chine", l'accord trouvé avec DongFeng "ouvre de nombreuses opportunités pour Renault dans le futur". Le groupe de Louis Schweitzer a ainsi entrepris des discussions pour obtenir un feu vert à la production de 20.000 Kangoo. Les appétits des constructeurs s'expliquent par la forte croissance du marché automobile chinois. Au premier trimestre, il a progressé de 14,5%. Cette augmentation s'explique par une forte chute des prix des voitures produites localement, en réaction à l'abaissement le 1er janvier des droits de douanes sur les véhicules importés.
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