LVMH limite à 20% le recul de son résultat opérationnel

Par latribune.fr  |   |  651  mots
Numéro un mondial du luxe, LVMH (propriétaire de La Tribune) a été particulièrement affecté par le ralentissement économique mondial observé en 2001. L'impact des événements de septembre sur le marché du luxe, la baisse du yen et la crise en Argentine avaient poussé LVMH à émettre fin janvier un quatrième "profit warning" et à annoncer un recul de plus de 20% de son bénéfice opérationnel 2001 à 1,56 milliard d'euros. Le chiffre publié aujourd'hui par le groupe ressort parfaitement en ligne avec cette estimation.Dans son communiqué, LVMH souligne que, si l'on excepte la "distribution sélective" et les "autres activités" (notamment la maison de vente aux enchères Phillips, dont le groupe de luxe a décidé de céder le contrôle en février dernier, ainsi que les médias et les coûts centraux), "le résultat opérationnel du groupe s'est maintenu au niveau de 2000, ce qui constitue une performance exceptionnelle pour 2001". Mais les deux pôles évoqués ont quant à eux subi une nette dégradation de leurs indicateurs. La distribution sélective (avec DFS, chaîne de magasins de duty free, et les boutiques Sephora) a vu ses pertes opérationnelles s'aggraver, passant d'un déficit de 2 millions d'euros en 2000 à un trou de 194 millions en 2001. Quant au secteur "autres activités", il a vu ses pertes opérationnelles se monter à 372 millions d'euros, soit deux fois plus qu'en 2000.Mais ces deux pôles n'ont pas seulement affecté le résultat d'exploitation. Ils ont également entraîné des "éléments inhabituels" négatifs. Pour la "distribution sélective", les provisions de restructuration ont en effet atteint 385 millions d'euros. A cela s'ajoutent 323 millions d'euros d'amortissement de goodwill pour DFS. Des chiffres que l'on retrouve au niveau du groupe dans les "éléments inhabituels" négatifs, qui comprennent notamment 446 millions d'euros de charges de restructuration et 480 millions au titre des amortissements exceptionnels et des dépréciations d'actifs. La plus-value de 864 millions d'euros retirée de Gucci ne suffit pas à compenser ces charges, et le groupe chiffre finalement le solde des "éléments inhabituels" à -156 millions d'euros.Ainsi, principalement en raison de ces éléments négatifs mais aussi de la charge de 455 millions concernant le portefeuille d'actions LVMH, le groupe a vu son résultat net fondre de 98% à 10 millions d'euros, contre 722 millions en 2000. Pour l'exercice en cours, LVMH met l'accent sur le niveau encourageant des ventes. Pour les deux premiers mois de l'année 2002, "elles ont augmenté de 9% comparées à la même période de l'année précédente, au cours de laquelle la croissance de l'activité avait déjà été forte (+ 13%)". Dans un contexte économique que LVMH considère comme incertain, le groupe indique vouloir se concentrer en 2002 sur la croissance interne, la rentabilité et le cash-flow. LVMH se "fixe comme objectif une augmentation significative du résultat opérationnel en 2002".Pour ce qui est de DFS, LVMH indique envisager un retour à la rentabilité dès le second semestre 2002. Quant à Sephora, qui s'est retiré des marchés japonais et allemand l'an dernier, LVMH s'est fixé comme "objectif de n'être que marginalement négatif en 2002 et de dépasser le point mort en 2003". En revanche, le groupe n'envisage pas de cession de DFS et de Sephora dans l'immédiat. "Ce n'est pas le moment de céder Sephora et DFS qui sont en plein retournement (...). Il faut d'abord les redresser, cela prendra un certain temps, ensuite on verra", a déclaré Bernard Arnault, le PDG du groupe, lors d'une conférence de presse.A la Bourse de Paris, le titre LVMH après avoir connu une descente aux enfers en 2001 (-34%), a entamé une très nette remontée. Hier, il touchait en séance un plus haut annuel à 60,50 euros avant de se replier pour terminer à 59,80 euros. Aujourd'hui, il est resté pratiquement stable en clôturant à 59,85 euros, en hausse de 0,08%.latribune.f