General Motors plombé par Fiat au troisième trimestre

Du jour au lendemain ou presque, d'un coup de crayon, la valeur de Fiat Auto dans les comptes de General Motors (GM), qui détient 20% du constructeur automobile italien, s'est vu réduite à quasiment rien. En effet, le groupe américain, qui publie aujourd'hui ses résultats trimestriels, a annoncé avoir réduit de 91% la valeur de sa participation dans Fiat Auto, la ramenant de 2,4 milliards à 220 millions de dollars. Pour GM donc, la totalité du capital de Fiat Auto ne vaut plus que 1,1 milliard de dollars, soit quasiment autant en euros (1,12 milliard). Cette initiative du groupe américain fait reculer Fiat à la Bourse de Milan. L'action, qui était dans le vert avant cette annonce, termine la journée inchangée, malgré la flambée générale des marchés. Depuis le début de l'année, l'action a perdu près de 52%.Cette opération vérité sur les comptes de GM au sujet de Fiat Auto relance le débat quant à l'avenir des relations entre le groupe américain et Fiat, maison-mère du constructeur italien. A partir de 2004, le groupe industriel italien pourra faire jouer une option de vente sur les 80% du capital de Fiat Auto qu'il détient. Avec cette dépréciation, GM fait clairement savoir à son partenaire qu'il n'a pas l'intention de payer ces 80% au même prix que celui déboursé en 2002 pour les premiers 20%. Chez Fiat, la réaction à cette opération ne s'est pas faite attendre. "Cette révision de la valeur de Fiat Auto sous-évalue la valeur du groupe dans une perspective à long-terme", indique le groupe italien. Toujours est-il que pour Fiat Auto, qui vient d'engager une nouvelle vague de réductions massives d'effectifs, cette décision de GM, même si elle était attendue, met cruellement en lumière ses difficultés. Ses parts de marchés s'effondrent en Europe (-18,2% sur les neuf premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2001). En Italie, le groupe perd également du terrain sur ses concurrents.Sur le plan comptable, cette dépréciation a notamment pour conséquence de faire replonger GM dans le rouge. Après avoir enregistré au second semestre de l'exercice en cours un résultat net positif de 1,29 milliard de dollars, le groupe affiche une perte nette de 804 millions de dollars. Hors éléments exceptionnels (dont la dépréciation de Fiat Auto) et hors Hughes, le résultat de General Motors au troisième trimestre s'est établi à 696 millions de dollars, soit un bénéfice par action de 1,24 dollar, chiffre supérieur aux prévisions des analystes qui tablaient en moyenne sur un bénéfice de 99 cents. Le chiffre d'affaires enregistré par GM au troisième trimestre 2002 s'est inscrit en hausse de 2,6% à 43,578 milliards de dollars par rapport au même trimestre de 2001. La contribution de la branche auto de General Motors au résultat opérationnel a été de 345 millions de dollars, en hausse de 60% par rapport au même trimestre de l'an dernier. La bonne performance réalisée par le groupe sur le marché nord-américain, 510 millions de bénéfice opérationnel (+14%) a été en partie gâchée par les activitées européennes de GM. GM Europe accuse en effet une perte de 180 millions de dollars au troisième trimestre.Pour ce qui est de la suite de l'exercice, les dirigeants de GM estiment qu'au quatrième trimestre le résultat, hors exceptionnels et hors Hughes, devrait être de 1,50 dollar par action. Pour l'ensemble de l'année fiscale 2002, GM table sur un bénéfice hors éléments exceptionnels de 6,75 dollars par action, soit une prévision supérieure au consensus des analystes qui était de 6,31 dollars. A Wall Street, le titre GM progresse de plus de 5% en fin d'après-midi, heure française.Plus généralement, concernant l'ensemble du marché nord-américain, le groupe estime que les ventes des constructeurs devraient atteindre à la fin de l'année environ 17 millions de véhicules, ce qui marquerait une stabilité par rapport à l'an dernier. Pour l'an prochain, General Motors table sur un peu plus de 16 millions de nouvelles immatriculations, ce qui reviendrait à enregistrer une baisse de l'ordre de 5 à 6%. Ce recul s'expliquerait notamment par un phénomène de saturation du parc automobile aux Etats-Unis. Cet été comme à l'automne de l'année dernière, les constructeurs ont multiplié les promotions - allant de 1.000 à 3.000 dollars - et les crédits à taux zéro pour doper la consommation.
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