PSA se renforce à l'Est

"Constructeur automobile français recherche site en Europe centrale pour implanter une usine d'assemblage". C'est en ces termes que l'on pourrait résumer la quête engagée par PSA Peugeot Citroën. Etant donné le contexte actuel caractérisé par un recul de 3,7% du marché automobile européen depuis le début de l'année et par des réductions d'effectifs chez de nombreux industriels du secteur (Fiat, Renault, Opel), l'annonce ne devrait pas passer inaperçue. Le groupe a décidé d'investir 700 millions d'euros dans une usine d'assemblage, dont la capacité minimale sera de 300.000 véhicules par an. Ce site, explique PSA Peugeot Citroën dans un communiqué devra permettre au constructeur "de franchir le cap des 4 millions de véhicules en 2006 contre 2,10 millions en 1997 et 3,25 millions en 2002". Cette nouvelle usine, qui viendra s'ajouter aux 9 unités d'assemblage dont dispose PSA, sera implantée en Europe centrale où le groupe est déjà en phase de prospection. L'annonce du lieu d'implantation sera faite au début de l'année prochaine pour une mise en production en 2006. Ce sont des petits modèles comme la C3 ou la future 107 qui sortiront des chaînes de cette usine.Le constructeur français justifie ce choix géographique à la fois par le moindre coût du travail dans des pays comme la République Tchèque, la Pologne, la Hongrie ou la Slovaquie mais aussi par une stratégie commerciale. La part de marché de PSA Peugeot Citroën dans cette région d'Europe est "passée de 5 à 12% en cinq ans". Le groupe français a démontré par le passé son intérêt pour cette zone. Il s'est notamment allié avec le japonais Toyota en République Tchèque pour la construction d'une usine commune dédiée à la fabrication de petites voitures.Pour la direction de PSA Peugeot Citroën, qui n'avait plus construit seul d'usine en Europe depuis près de 30 ans, ce nouveau site répond à une nécessité économique. Le groupe souligne que l'utilisation de ses capacités industrielles est "en constante augmentation et devrait encore croître pour couvrir les besoins d'ici 4 ans". Or les usines actuelles de PSA tournent à plein régime, 114% selon l'indice Harbour (utilisé pour mesurer le taux d'utilisation des capacités industrielles des constructeurs). Jusqu'à aujourd'hui, pour faire face le groupe s'était limité à recourir à toutes les ressources de la flexibilité : travail de week-end dans certaines usines comme à Sochaux où est produite la 307, ajout d'équipes supplémentaires... Mais PSA estime maintenant devoir sauter le pas. Une décision qui n'est pas sans risque dans la mesure où le groupe n'est pas à l'abri d'un soudain repli de ses ventes. Pour l'instant, tout va bien. PSA, avec 15% de part de marché, est solidement installé à la deuxième place du marché européen derrière Volkswagen. Le groupe allemand a quant à lui une longueur d'avance sur son rival français pour ce qui est de l'implantation en Europe centrale. En mettant la main sur le tchèque Skoda, Volkswagen s'était ouvert la porte de ce marché prometteur.
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