Gucci se rend à l'évidence: il lui sera impossible de tenir l'objectif annoncé d'un bénéfice net par action de 2,6 euros. Le numéro trois du luxe (derrière LVMH et Richemont), dont l'exercice s'achève fin janvier, ne s'attend plus désormais qu'à enregistrer un profit de 2 euros par action pour l'ensemble de son exercice clos fin janvier 2003. Fin septembre, lors de la présentation des résultats semestriels du groupe, son PDG, Domenico De Sole, n'avait pas fait mystère des difficultés qui guettaient Gucci. Selon lui, il existait un risque pour qu'un "affaiblissement de la demande, face aux troubles politico-économiques mondiaux, ne nous permette pas d'atteindre cet objectif".Et pour Gucci, ce scénario pessimiste semble s'être réalisé. Lundi matin, le groupe, détenu à 50% par le français Pinault-Printemps-Redoute (PPR), a fait savoir qu'en raison de mauvaises conditions d'activité, il ne lui était plus possible de maintenir ses prévisions antérieures. Domenico De Sole souligne notamment qu'après une amélioration en septembre et en octobre, l'activité avait été mauvaise en novembre. Outre une révison à la baisse de sa prévision de bénéfice par action, Gucci réduit son objectif de chiffre d'affaires. Les ventes annuelles devraient se situer dans une fourchette allant de 2,5 à 2,6 milliards d'euros (contre 2,6 milliards prévus précédemment). Le groupe n'anticipe plus désormais qu'une marge opérationnelle annuelle avant goodwill de 12% au lieu des 13% prévus auparavant.Gucci, qui présentera les résultats de son troisième trimestre (août-octobre) le 19 décembre, précise également que ses ventes sur cette période se sont montées à 645 millions d'euros.Si en fin d'après-midi, le titre Gucci, coté à Amsterdam, n'affiche qu'un recul de 0,73%, à 89 euros, son actionnaire majoritaire, PPR, est nettement plus affecté. Le titre du Français termine en baisse de 8,9%, à 78,35 euros.C'est sans doute pour éviter un effet de contagion boursière que le leader du secteur du luxe, LVMH (propriétaire par ailleurs de La Tribune), a jugé utile de confirmer ses prévisions de croissance pour ses résultats 2002. "LVMH confirme la progression très significative de son résultat attendu en 2002", a ainsi souligné le groupe dans un communiqué. LVMH affirme avoir enregistré une "excellente performance" de ses ventes en octobre et en novembre, "avec une croissance pour les deux mois de 16% à devises constantes et de 8% à devises courantes". Au premier semestre, LVMH avait annoncé une croissance de 19% de son résultat opérationnel. Le groupe table sur une croissance de 20% au moins au second semestre. Suite à cette annonce, le titre LVMH, qui était tombé jusqu'à 41,26 euros, s'est légèrement redressé. En fin d'après-midi, il ne perd plus que 2,89%, à 42 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:47

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