Ikea reviendra aux trois fils de son fondateur

Toujours resté à distance de la Bourse, Ikea ne changera pas de cap après la disparition de son fondateur : le géant suédois du meuble bon marché sera dirigé par les trois fils de son fondateur Ingvar Kamprad, explique celui-ci dans un entretien au Financial Times.A 76 ans, Ingvar Kamprad est classé par Forbes au 17e rang du classement des personnalités les plus riches du monde : sa fortune personnelle est estimée à 13,4 milliards de dollars (13,8 milliards d'euros). Et l'empire Ikea est évalué à 25 milliards d'euros, selon le Financial Times.Alors qu'il était resté discret jusqu'à présent sur l'organisation de sa succession, le fondateur de l'entreprise, opéré en janvier d'un cancer de la prostate récemment déclaré guéri, a fait ses choix. Il explique au quotidien britannique que son fils aîné Peter, 38 ans, devrait devenir président d'Inter Ikea Systems BV, la fondation de droit néerlandais qui chapeaute l'ensemble des sociétés du groupe. Un poste qu'Ingvar Kamprad occupe lui-même depuis 1975. Son deuxième fils, Jonas, 35 ans, devrait prendre la direction de la production des 12.000 références du catalogue, tandis que le rôle dont héritera Matthias, 33 ans, reste à définir. Il pourrait prendre la présidence d'Ikea, actuellement occupée par Anders Dahlvig. Même s'il rend publics ses choix, Ingvar Kamprad, qui a créé Ikea en 1943, n'entend pas encore abandonner ses responsabilités de dirigeant, expliquant qu'il est encore "trop impliqué dans trop de détails". Ikea restera donc une entreprise familiale, malgré sa taille et sa volonté de croissance. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 10,4 milliards d'euros au cours de l'exercice clos en août 200, contre 3,8 milliards en 1994. Et Ingvar Kamprad a pour ambition un doublement de sa taille, "au moins", au cours des dix prochaines années. Exploitant 154 magasins dans 22 pays, Ikea devrait retirer l'essentiel de cette croissance des marchés occidentaux où il est déjà présent, mais il prévoit aussi un fort développement en Chine et en Russie, où son implantation est encore récente. La rentabilité d'Ikea reste l'un des secrets les mieux gardés du groupe. Les derniers résultats détaillés publiés remontent à 1997 (le groupe affichait alors une marge avant impôts de 15,5%). Aujourd'hui, "tout le monde sait que nous avons d'assez bons résultats", se contente de dire Ingvar Kamprad. En choisissant d'installer ses trois fils à la tête de son empire, ce dernier privilégie manifestement la stabilité du capital, confirmant ainsi sa défiance à l'égard de la Bourse. "Je déteste les décisions à court terme, explique-t-il au Financial Times. Si vous voulez prendre des décisions à long terme, c'est très difficile d'être en Bourse. Quand nous sommes entrés sur le marché russe, nous avons dû décider de perdre de l'argent pendant 10 ans". Parfois critiqué pour sa gestion trop personnelle, Ingvar Kamprad admet aujourd'hui avoir commis une erreur coûteuse il y a dix ans en rachetant la chaîne Habitat. "Elle nous a fait perdre de l'argent. C'est peut-être l'une des très nombreuses erreurs que j'ai commises", concède-t-il. Racheté pour un montant jamais dévoilé, Habitat, qui compte 87 magasins, a notamment souffert d'une implantation hasardeuse en Italie et d'un succès très mitigé en Allemagne. Le patron d'Ikea n'exclut donc pas de vendre sa filiale haut de gamme et souligne avoir eu des contacts avec plusieurs repreneurs potentiels, notamment une chaîne américaine.
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