Tous ceux qui attendaient de Kenneth Lay, ex-patron d'Enron, des éclaircissements sur les conditions qui ont amené le courtier en énergie à se placer sous la protection de la loi américaine sur les faillites en sont pour leurs frais. Tout comme l'ancien directeur financier du groupe, Andrew Fastow, Kenneth Lay ne répondra pas à la convocation du Congrès. Les sénateurs espéraient pourtant de cet ami personnel du président Bush qu'il fasse la lumière sur le vaste réseau de sociétés associées qui ont permis de dissimuler les pertes d'Enron, conduit à la faillite du groupe et entraîné la ruine de milliers d'employés et d'investisseurs qui avaient placé leur argent dans des titres d'Enron. Mais l'avocat de Kenneth Lay a conseillé à son client de s'abstenir de répondre aux questions des élus. Earl Silbert précise qu'il a pris cette décision après les déclarations faites ce week-end par des élus du Congrès, qui, dit-il, suggèrent qu'ils se sont déjà fait leur opinion sur le rôle de Lay dans la faillite d'Enron.Le refus de témoigner de l'ancien patron d'Enron fait suite à la publication samedi d'un rapport incendiaire pour les anciens dirigeants du groupe. Cette enquête interne conclut notamment qu'Enron Corp a gonflé son bénéfice de près d'un milliard de dollars et que des responsables ont reçu indûment des millions de dollars par le biais de partenariats qui ont finalement provoqué la chute du trader en énergie. Commentant ce rapport, le sénateur Byron Dorgan n'avait pas été tendre, jugeant qu'il s'agissait d'un "rapport accablant (...) Il y a là quasiment une culture de la corruption". Ce sénateur est président de la sous-commission du Commerce du Sénat, une des deux instances qui auraient dû auditionner Kenneth Lay aujourd'hui.latribune.f

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:49

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