Deuxième revers pour Liberty Media en Allemagne

John Malone n'a décidément pas une bonne image en Allemagne : après avoir posé ses conditions au rachat de six réseaux câblés de Deutsche Telekom par son groupe Liberty Media (lire article ci-contre), voici que l'Office des cartels allemand s'oppose, dans son état actuel, au projet de reprise du câblo-opérateur TeleColombus et de ses 2,2 millions d'abonnés, mis en vente par son propriétaire actuel, la Deutsche Bank. Les deux dossiers allemands sur lesquels bute John Malone dans sa tentative de conquête du marché européen du câble sont d'ailleurs liés, estime l'Office des cartels : à ses yeux, si Liberty rachète les deux réseaux, il risque de se retrouver en situation de position dominante sur le marché allemand. Le groupe de Denver est en effet déjà présent en Allemagne, via par exemple le câblo-opérateur Primacom. Liberty Media dispose désormais de deux semaines (soit jusqu'au 27 février) pour prendre position sur cet avertissement et l'Office prévoit de rendre sa décision finale le 13 mars, a-t-il précisé. Avant cela, John Malone doit préciser demain vendredi au plus tard les conclusions qu'il tire de l'avertissement sur les réseaux de Deutsche Telekom, pour lesquels il se dit prêt à débourser 5,5 milliards d'euros. Les autorités de la concurrence seraient prêtes à accepter cette transaction si Liberty Media consentait à d'autres investissements en Allemagne, notamment dans la téléphonie pour faire concurrence à Deutsche Telekom. Mais Liberty Media semble peu enclin à y répondre favorablement, arguant des coûts trop élevés qu'impliqueraient ces investissements. D'autant que Liberty Media estime avoir déjà fait des concessions en renonçant à acquérir une part de la chaîne à péage du groupe Kirch, Premiere World. John Malone ne semble d'ailleurs pas prêt à jouer profil bas face aux autorités allemandes de la concurrence. "Nous n'allons pas nous laisser contraindre à faire des choses stupides à courte vue", assure-t-il dans le Wall Street Journal. "Nous pourrions agir différemment en Allemagne". En clair, en réalisant éventuellement des acquisitions de plus petite taille, pour investir dans le développement de ces réseaux. Quoi qu'il en soit, l'ex-patron de TCI, revendu en 1999 à AT&T pour 46 milliards de dollars, ne renoncera certainement pas au marché allemand : propriétaire de 25% du capital de Telewest, numéro deux du câble au Royaume-Uni, il ne cache pas son ambition de prendre rapidement position sur les principaux marchés européens.latribune.f
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