Noos et NC Numéricâble intéresseraient AOL et Liberty Media

Ce n'était plus un secret depuis longtemps, c'est désormais officiel : Noos, premier opérateur français de télévision câblée, est à vendre. Interrogé par Le Monde, Albert Frère, le discret mais très puissant actionnaire belge de Suez, a confirmé la volonté du groupe de se désengager de cette activité. "Il n'est nouveau pour personne que Suez veut se débarrasser de Noos", explique-t-il sans chercher à enjoliver les choses. Noos et ses 900.000 abonnés cherchent donc un acquéreur, tout comme NC Numéricâble (750.000 abonnés), filiale de Canal+ : dans Le Figaro de mardi, Bernard Cottin, le PDG de l'opérateur, expliquait ainsi qu'il vise "la fin de l'année pour conclure le rachat de nos réseaux avec France Télécom et un partenaire financier". La majorité des réseaux exploités par Numéricâble sont en effet encore aux mains de l'ex-monopole.Les prétendants, aux yeux des observateurs, ne sont pas légion mais ils sont très motivés. Il s'agit des deux géants américains AOL Time Warner et Liberty Media, le groupe de John Malone, déjà présent dans l'Hexagone via sa filiale UPC. Steve Case, le patron d'AOL, a récemment réaffirmé ses ambitions sur le marché européen du câble, notamment en France et au Royaume-Uni. De son côté, Liberty Media, refoulé d'Allemagne alors qu'il espérait reprendre des réseaux de Deutsche Telekom, n'attend que l'occasion de prendre sa revanche sur le Vieux continent. La cession de Noos, décidée par Suez, actionnaire à 50,1%, risque néanmoins d'être compliquée par les difficultés de son deuxième actionnaire, le britannique NTL, en quasi-faillite et dont France Télécom détient 18%. Or NTL, qui a repris l'an dernier 27% de Noos à France Télécom (les 22,9% restants étant aux mains du fonds d'investissement Morgan Stanley Capital Partners) est censé verser 500 millions d'euros à l'opérateur de télécoms avant la fin du mois. Pour Numéricâble, la décision sera plus facile à prendre : l'opérateur est une filiale à 100% de Canal+. Mais la maison-mère, Vivendi Universal, pourrait exiger un droit de regard sur le choix de l'acquéreur. AOL Time Warner est en effet le principal concurrent, sur la plupart de ses marchés, du groupe présidé par Jean-Marie Messier. Liberty Media, sans doute moins menaçant aux yeux de "J2M" pourrait donc profiter de cet état de fait. Mais dans les deux cas, vendeurs et acheteurs devront se mettre d'accord sur un prix de vente, ce qui, dans le contexte actuel, n'est pas gagné d'avance. Les estimations de la participation de Suez dans Noos varient ainsi de 500 millions à un milliard d'euros.
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