L'héritage de Thomas Middelhoff n'est pas si catastrophique que cela. Les résultats semestriels de Bertelsmann sont là pour le prouver : s'il était sans doute un stratège trop audacieux pour ses actionnaires, le patron du géant allemand limogé fin juillet était un bon gestionnaire. Car dans un contexte encore défavorable, Bertelsmann est parvenu à redresser ses comptes sur les six premiers mois de l'année : le résultat d'exploitation (Ebita) est repassé dans le vert, à 157 millions d'euros, contre une perte de 884 millions au premier semestre 2001. Et ce malgré la baisse de 5% du chiffre d'affaires, à mettre sur le compte d'un "effondrement dramatique du marché publicitaire" : les ventes n'ont pas dépassé 8,83 milliards d'euros, soit 464 millions de moins que l'an dernier. Le résultat net, lui, a presque triplé, à 1,63 milliard d'euros, principalement grâce à la plus-value réalisée lors de la vente des part des 50% du groupe dans AOL Europe à AOL Time Warner. Et en dépit d'une provision d'un milliard d'euros passée pour couvrir une éventuelle dépréciation de Zomba, le label musical racheté en juin pour trois milliards d'euros.Même si l'effet des restructurations engagées l'an dernier se fait donc sentir dans les résultats, deux divisions affichent encore des résultats d'exploitation négatifs : BMG, la branche musicale (45 millions d'euros de perte opérationnelle sur le semestre) et surtout DirectGroup (-119 millions), qui réunit les clubs de livres et les filiales de commerce électronique. Il est donc logique qu'à l'occasion de la publication des résultats, le groupe ait confirmé son prochain retrait de la librairie en ligne BOL en Europe (lire ci-contre). Gunter Thielen, le successeur de Thomas Middelhoff, qui poursuit son offensive médiatique, se veut donc rassurant sur l'évolution du portefeuille d'activités et surtout sur celle des résultats financiers. Il souligne donc que le groupe table sur une croissance du chiffre d'affaires et une nouvelle amélioration du résultat d'exploitation au second semestre, "traditionnellement meilleur".Bertelsmann "est actuellement dans une phase brève de consolidation", poursuit Gunter Thielen, mais le premier objectif de celle-ci est de "doper la performance opérationnelle des activités stratégiques", à savoir "la création et la distribution de contenus médiatiques haut de gamme", dans la télévision, "pivot" du groupe, le livre et les magazines, principalement. Le président de Bertelsmann est plus sibyllin concernant la musique, précisant seulement qu'il lui prête "une attention particulière" en raison des "grandes incertitudes du marché et de l'évolution radicale des besoins des clients".

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:44

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