BSkyB tire un trait sur ses liens avec Kirch

Le torchon brûle entre les géants des médias que sont le britannique BSkyB et l'allemand Kirch. Le premier, à l'occasion de la présentation de ses résultats semestriels ce matin, a annoncé qu'il comptabilisait une charge exceptionnelle de 985 millions de livres sur le semestre, au titre de la dépréciation de ses actifs dans la chaîne cryptée Premiere qu'il détient avec Kirch. Cette charge correspond à la totalité des 22% de l'option de revente détenue par BSkyB et qui est exerçable en octobre auprès de Kirch.Cette opération, qui revient à dénier à Kirch toute capacité à remplir ses engagements, gonfle la perte avant impôt de BSkyB, la portant à 1,253 milliard de livres sur le premier semestre. En revanche, le résultat d'exploitation avant survaleurs est de 70 millions sur les six mois clos au 31 décembre contre 50,6 millions un an auparavant. Les analystes tablaient sur un bénéfice de 61 à 65 millions. Sur la même période, le chiffre d'affaires a progressé de 22% à 1,320 milliard de livres. Commentant ces résultats, le directeur général de BSkyB Tony Ball a confirmé les propos attribués par le Financial Times à Rupert Murdoch, patron de News Corp et propriétaire de BSkyB, selon lesquels le groupe a décidé de rompre tout lien commercial avec Kirch plutôt que de continuer à y investir. "Nous nous attachons à récupérer notre argent", a résumé Tony Ball, interrogé par Reuters.Le magnat australo-américain a donc abandonné l'idée d'augmenter sa part dans Premiere World, comme il l'avait récemment déclaré dans un entretien à un quotidien allemand, et a fortiori, a renoncé à s'emparer de la chaîne déficitaire de Kirch, selon de récentes rumeurs. Premiere World, qui a enregistré l'an dernier une perte de 900 millions d'euros, ne dispose actuellement que de 2,4 millions de clients, alors que son seuil de rentabilité est fixé à 4 millions d'abonnés. Cette décision de BSkyB renforce les inquiétudes quant à l'avenir du groupe Kirch, très lourdement endetté (plus de 5 milliards d'euros). Les banques allemandes paraissent décidées à ne plus octroyer de nouveaux prêts au groupe. Or, ce dernier va devoir faire face rapidement à d'importantes échéances. Ainsi Dresdner Bank , filiale du puissant groupe Allianz, a fait savoir à Kirch qu'elle n'était pas disposée à prolonger au-delà du mois d'avril le délai récemment accordé au groupe de médias pour rembourser un prêt de 460 millions d'euros, selon le quotidien Wall Street Journal Europe d'hier, citant des personnes proches du dossier. A la Bourse de Londres, l'action BSkyB a gagné vendredi 3,7% à 728 pence.latribune.f
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