Faute de pouvoir envisager une fusion qui serait sans doute bloquée par les autorités de la concurrence, Granada et Carlton étudient activement les conditions d'une coopération étroite dans certains domaines, afin d'optimiser les rentrées publicitaires et de réduire leurs coûts. Une initiative délicate à gérer, mais susceptible de générer de réelles synergies. Dominants à eux deux sur le marché britannique de la télévision privée, Carlton et Granada étudient un rapprochement depuis plus de deux ans. Mais même la nouvelle législation sur l'audiovisuel présentée en mai par le gouvernement Blair (lire ci-contre) ne peut lever tous les obstacles à un mariage en bonne et due forme. Les deux groupes s'efforcent donc aujourd'hui de contourner la difficulté. "Ce que nous essayons de faire, c'est de gérer cela comme une entreprise virtuelle", explique au Financial Times Gerry Murphy, le directeur général de Carlton. Sans aller jusqu'à créer une régie publicitaire commune, Carlton et Granada pourraient ainsi coordonner leurs relations avec les plus grands annonceurs. Une coordination qui serait délicate à gérer vis-à-vis des autorités de la concurrence : c'est le risque d'une trop grande concentration sur le marché publicitaire qui avait poussé celles-ci à empêcher la fusion entre Carlton et United News & Media il y a deux ans. Au-delà des seuls aspects directement liés aux relations avec les annonceurs, les deux groupes pourraient aussi mettre en commun - au moins partiellement - leur programmation, voire leur production. Des efforts destinés aussi à enrayer la chute de leurs parts de marché respectives face à la concurrence de la BBC et de BSkyB. Mais aussi peut-être à prouver leur capacité à reprendre l'initiative après la faillite d'ITV Digital, leur projet commun dans la télévision numérique.Même "virtuelle", la coopération entre les deux groupes rassure les investisseurs. A la Bourse de Londres, Granada a terminé en hausse de 12,37% à 84 pence, tandis que Carlton gagnait 8,91% à 140,5 pence. Les deux titres affichent cependant des baisses supérieures à 50% sur un an.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:44

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