Bertelsmann assure maintenir son projet d'entrée en Bourse

Cotera, cotera pas ? Pour Bertelsmann, l'avenir pourrait un jour se réduire à cette interrogation. Car malgré l'engagement de Gunter Thielen, le nouveau patron du géant allemand, à mener à terme le projet d'introduction en Bourse, celui-ci risque toujours d'être remis en cause."Nous ferons ce que nous avons prévu de faire, nous préparerons le groupe pour une introduction en Bourse", assure Gunter Thielen dans un entretien au Financial Times. Pour l'instant, la mise sur le marché est prévue pour 2005. Mais le quotidien britannique, qui cite des sources proches de la famille Mohn, principal actionnaire, souligne que celle-ci pourrait au contraire racheter les 25,1% du groupe qu'elle ne possède pas. Il lui suffirait pour cela de convaincre le milliardaire belge Albert Frère. Devenu deuxième actionnaire lors de la montée de Bertelsmann à 100% de RTL Group, l'an dernier, celui-ci dispose en effet d'une option lui permettant de mettre sa participation en Bourse. Une option qu'il n'exercerait certainement pas s'il recevait une offre de rachat plus prometteuse. Or la chute des valorisations dans le secteur des médias et l'instabilité des marchés financiers pourrait rendre l'opération difficile. Surtout si la famille Mohn ne se résoud pas à descendre en dessous de sa part actuelle dans le capital. Ce contexte pourrait donc permettre aux Mohn d'emporter le morceau sans avoir à faire monter les enchères trop haut. Les analystes estiment actuellement la valeur globale de Bertelsmann entre 14 et 20 milliards d'euros. L'engagement de Gunter Thielen pourrait donc être rendu caduc par de nouveaux développements. Quoi qu'il en soit, sa volonté de "préparer" Bertelsmann à une entrée en Bourse équivaut à un engagement à poursuivre la restructuration du groupe. Et à remettre en cause la stratégie de son prédécesseur, Thomas Middelhoff. Dans son entretien au Financial Times, Gunter Thielen remet ainsi en cause la politique d'intégration des différentes activités du groupe, estimant qu'elle n'était "certainement pas la plus sûre". "Si vous intégrez tout autour de la musique, de la télévision, vous vous exposez à des risques élevés en cas de crise dans l'un ou l'autre de ces secteurs. Donner de l'autonomie à vos divisions vous permet de répartir vos risques", explique-t-il.Mais la restructuration engagée - qui doit notamment passer par la cession du pôle de presse professionnelle et scientifique - n'exclut pas des acquisitions, poursuit Gunter Thielen. Parmi les divisions qui pourraient, à ses yeux, profiter d'opérations de croissance externe figurent ainsi, selon lui, la filiale américaine de Grüner+Jahr (presse magazine), les activités européennes de l'éditeur Random House, ou encore les filiales britannique et espagnole de RTL Group. Un mariage n'est pas non plus exclu pour la branche d'édition musicale. "Ce qui est certain, c'est que BMG n'a pas encore atteint sa forme définitive", explique-t-il. La filiale vient seulement d'obtenir le feu vert de Bruxelles pour acquérir 100% de Zomba, une opération de trois milliards de dollars.
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