Airbus en pole position pour une commande de 120 appareils d'EasyJet

Dans un contexte mondial où de nombreuses compagnies aériennes frôlent la faillite, les méga-commandes ont tendance à se faire rares. En fait, pour soutenir un marché terriblement morose depuis le 11 septembre 2001, il ne reste plus que les "low cost", les compagnies aériennes à bas prix, qui sont les seules à améliorer leurs résultats ces derniers mois. Après Ryanair en janvier, qui avait commandé une centaine d'appareils à Boeing, c'est au tour d'EasyJet d'étoffer sa flotte. La compagnie britannique, qui avait mis en concurrence Boeing et Airbus, a finalement choisi le constructeur européen comme "fournissseur préférentiel" pour un contrat portant sur la livraison de 120 appareils A319, avec une option sur 120 autres avions.Avec cette décision s'ouvre une période de 45 jours durant laquelle Airbus et EasyJet devront se mettre d'accord sur les termes du contrat. La question du prix devrait être évoquée : le montant de ce type de commande est estimé par la presse à environ 5 milliards de dollars. Mais EasyJet est en position de force dans ce dossier et pourrait obtenir une sérieuse ristourne et ce, pour au moins deux raisons.Tout d'abord, la conjoncture économique. Les constructeurs aéronautiques doivent faire face à une atonie persistante des commandes. Selon le Wall Street Journal, Boeing pourrait même réduire sa production jusqu'en 2004, soit un an de plus qu'initialement prévu. Selon les chiffres diffusés en juillet lors du salon aéronautique de Farnborough, le nombre total d'avions livrés cette année par les deux constructeurs devrait avoisiner 500. En 2003, on devrait péniblement atteindre 600 (300 pour Airbus, 275 à 300 pour Boeing). Et pour 2004, année qui devrait voir le marché repartir, la prudence est de mise.Ensuite Airbus, peu présent sur le marché des "low cost", a besoin de ce marché. Jusqu'à présent, ces compagnies privilégient les 737-300 ou 700 de Boeing dont la capacité de 149 sièges plaisait aux compagnies. Pour séduire EasyJet, Airbus a accepté d'aggrandir à 150 sièges (avec possibilité de porter ce chiffre à 156) la capacité des A319 qui seraient commandés par EasyJet.Dans un communiqué publié lundi, EADS, qui détient 80% d'Airbus, se félicite d'ailleurs de cette commande. "C'est un contrat gagnant pour les deux parties. Il contribuera à notre objectif de marge Ebit pour 2004", indique le groupe, qui cherche ainsi à convaincre les investisseurs. Ces derniers se montrent en effet sceptiques quant à la portée réelle de l'opération. Craignant que le constructeur soit amené à consentir d'important rabais sur la vente des avions, les marchés font ainsi chuter l'action EADS ce lundi. En clôture, le titre perd 4,43% à 9,70 euros, après avoir gagné 9,38% vendredi dernier. Pour calmer ces craintes, EADS précise ainsi que "le contrat EasyJet ne comprend aucun financement de la part d'Airbus ou d'EADS et il génère du cash grâce aux paiements progressifs et significatifs" prévus. A Londres, l'action EasyJet cède 4,77% à 264,25 pence.
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