US Airways se déclare en faillite

Par latribune.fr  |   |  585  mots
Onze mois : US Airways, la septième compagnie aérienne américaine, aura résisté onze mois au choc créé sur le marché du transport aérien par les attentats du 11 septembre dernier. Pour, finalement, se placer sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, afin de se mettre à l'abri de ses créanciers.Car il n'est pas encore question d'une disparition de US Airways, l'ex-All American Airways dont les origines remontent à 1939. Le groupe, dont les difficultés ont été exacerbées par les effets du 11 septembre, est engagé dans un vaste plan de restructuration censé le ramener à la rentabilité dès le début de l'an prochain. Et d'ici là, pas question de remettre en cause l'activité. "US Airways continuera à fonctionner pendant que nous achevons notre restructuration financière", a expliqué son PDG, David Siegel, appelé à la rescousse en mars dernier. La compagnie, qui emploie 35.000 personnes (après avoir supprimé 12.000 postes depuis un an), assure quelque 3.800 décollages quotidiens de 200 aéroports dans le monde. Mais elle passe surtout pour avoir la structure de coûts la plus lourde du secteur aux Etats-Unis. Une situation qui l'avait incité en mai 2000 à entamer des discussions avec United Airlines en vue d'une fusion, discussions abandonnées en juillet 2001, le ralentissement du secteur ayant dissuadé United.Pour le seul deuxième trimestre de cette année, US Airways a perdu 248 millions de dollars, pour un chiffre d'affaires de 1,9 milliard, en baisse de 24% par rapport à la même période de l'an dernier. Sur les quatre derniers trimestres, sa perte cumulée dépasse 1,5 milliard, creusant la dette, qui atteint 7,81 milliards de dollars pour 7,83 milliards d'actifs. La semaine dernière, la compagnie avait obtenu l'accord de ses 4.800 pilotes pour un plan de réduction des salaires pouvant aller jusqu'à 26%, condition sine qua non à l'obtention de garanties financières portant sur 900 millions de dollars de l'ATSB (Air Transportation Stabilization Board), l'organisme fédéral créé l'an dernier dans le cadre du plan d'aide au secteur lancé après les attentats. US Airways peut aussi compter sur les 500 millions de dollars promis par un pool bancaire constitué autour de Credit Suisse First Boston et Bank of America. Et l'investisseur Texas Pacific Group s'est engagé à injecter 200 millions de dollars dans l'entreprise une fois le risque de faillite éloigné ; des capitaux qui permettraient au fonds d'investissement, déjà à l'origine du "sauvetage" de Continental Airlines, de prendre 38% du capital.Concerné au premier chef par la mise en faillite de US Airways, EADS se veut rassurant et affirme l'impact de la procédure sera minime. La compagnie, dont la flotte compte 127 Airbus sur 311 appareils, avait demandé, avant même le 11 septembre, le report à la période 2005-2009 de la livraison des A319 à couloir unique initialement commandés pour 2003-2006. La compagnie doit donc commencer dans trois ans à prendre livraison de 38 avions commandés au groupe européen. Le programe de production d'EADS pour les trois prochaines années n'est pour l'instant pas affecté, souligne l'avionneur, qui maintient sa prévision de 300 livraisons cette année comme l'an prochain. A la Bourse de Paris, les investisseurs marquent néanmoins leur inquiétude : en clôture, l'action EADS perd 6,63% à 15,50 euros, inscrivant ainsi la plus forte baisse du SRD. A Wall Street, en revanche, l'action US Airways s'effondre littéralement : le titre chutait de près de 80% en pré-ouverture à 50 cents, contre 2,45 dollars vendredi soir à la clôture, et sa cotation sur le New York Stock Exchange restait retardée à la mi-journée.