Prost Grand Prix encore en course ?

On croyait l'aventure de l'écurie Prost Grand Prix achevée depuis que, le 28 janvier dernier, le Tribunal de Commerce de Versailles avait décidé de sa mise en liquidation judiciaire. Aucun repreneur n'avait alors été retenu pour éponger les 35 millions d'euros de dettes de l'entreprise.Pourtant, il est possible que deux monoplaces bleues arborant le nom de Prost soient au départ du Grand Prix de Malaisie le 17 mars prochain. Un homme d'affaires britannique, Charles Nickerson, a en effet annoncé avoir racheté les voitures, les brevets et l'engagement FIA de l'écurie Prost hier soir pour la somme de 2,5 millions d'euros. La date butoir pour le rachat des actifs de Prost Grand Prix était fixée au 1er mars à minuit.Charles Nickerson est le dirigeant d'une entreprise immobilière londonienne appartenant à la société Tom Walkinshaw Racing (TWR). TWR est, elle-même, dirigée par Tom Walkinshaw, patron de l'écurie Arrows. Pour ce dernier, l'acquisition des voitures et de l'engagement de Prost Grand Prix est une excellente affaire qui lui permettra d'aligner deux écuries cette saison à moindre coût. En effet, l'usine de Guyancourt et les 200 employés de Prost Grand Prix sont exclus de l'opération. Ce sont donc les techniciens d'Arrows qui s'occuperont des monoplaces de Prost cette saison. Les voitures bleues devront, par ailleurs, rouler avec un moteur Hart, une société rachetée en 1998 par TWR. Enfin, le pilote vedette de l'écurie Prost devrait être le Néerlandais Tod Verstappen, remplacé cette saison par l'Allemand Hans-Harald Frentzen chez Arrows et qui menaçait Walkinshaw d'un procès pour rupture de contrat.Cette bonne affaire de Walkinshaw révolte l'Australien Paul Stoddart, patron de l'écurie Minardi, qui avait fait une proposition de reprise globale de l'écurie avant sa mise en liquidation judiciaire. Pour lui, le rachat par Walkinshaw, sous couvert d'une autre société, est "contraire à l'accord Concorde qui régit la F1". Il va plus loin et s'emporte contre la "parodie de justice" qui a aboutit à ce rachat. "Pour moi, l'unique façon de reprendre une société est de payer ses créanciers et ses employés. Nous avons fait des offres allant de 35 à 70 millions d'euros à cet effet. Pourquoi n'ont-elles pas été retenues ?", s'interroge-t-il.Pour les Français et pour Alain Prost, qui garde le silence depuis ses vacances réunionnaises, une consolation cependant : les monoplaces en lice cette année devraient continuer à porter le nom "Prost". En effet, le changement de nom d'une écurie ne peut se faire qu'avec l'accord de l'ensemble des autres écuries de F1. Et il y a fort à parier que Paul Stoddart ne fera aucun cadeau à Tom Walkinshaw à ce sujet. Cette querelle entre anglo-saxons montre pourtant que le monde de la F1 risque d'être de plus en plus rude pour une écurie française. L'expérience sera pourtant de nouveau tentée par Renault l'an prochain.latribune.f
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