Carrefour ne quittera pas l'Argentine

Malgré les émeutes et les difficultés que traverse actuellement l'Argentine, Carrefour, qui réalise 5% de son chiffre d'affaires dans ce pays, n'entend pas abandonner la partie. Le PDG du groupe français de distribution a indiqué ce matin sur Europe 1 que son entreprise allait rester en Argentine et entendait même "rebâtir le pays avec les autorités dès que cela sera possible". "On a tout connu en Argentine", a fait valoir Daniel Bernard. Le groupe est implanté dans ce pays depuis plus de vingt ans où il détient 30% de part de marché avec 387 magasins, dont 22 hypermarchés, 138 supermarchés et 227 magasins à bas prix (hard discount). Au plus fort des émeutes et alors que l'état de siège avait été déclaré, Carrefour avait fermé une partie de ses magasins situés dans des zones à risques. Durant cette période, de nombreux commerces ont été dévastés et pillés par une population poussée au désespoir par la situation économique, sociale et politique de l'Argentine. En récession depuis plusieurs années, le pays s'est trouvé un nouveau président hier en la personne du péroniste Eduardo Duhalde. Ce dernier doit présenter demain son programme économique. Mais d'ores et déjà, en annonçant la fin de la parité peso/dollar, instaurée en 1991, le nouvel homme fort du pays a ouvert la porte à une dévaluation de fait de la monnaie argentine (lire ci-contre). Parallèlement, Eduardo Duhalde a confirmé le moratoire décidé par son prédécesseur quant au paiement de la dette contractée par l'Etat argentin. Cette dette ne cesse d'ailleurs d'enfler. Dans sa dernière livraison ce matin, le Bulletin financier argentin indique que la dette publique du pays atteignait 141,25 milliards de dollars au 30 septembre, soit une progression de 6,3% par rapport à juin. Ce montant déjà colossal ne prend pas en compte la dette d'environ 23 milliards de dollars des différentes provinces argentines, ni la dette de l'Etat argentin vis à vis de créanciers privés, soit 60 milliards de dollars supplémentaires.En Argentine, 40% de la population est aujourd'hui en situation de pauvreté et près d'un Argentin sur cinq est au chômage. latribune.f
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