La Poste britannique va supprimer 15.000 emplois

Confrontée à des pertes quotidiennes évaluées par la direction à 2,46 millions d'euros par jour, Consignia, la Poste britannique, confirme sa volonté de réduire ses coûts. Même si elle doit revoir l'ampleur des coupes dans ses effectifs, l'ancienne Post Office va s'appliquer un véritable remède de cheval avec pour objectif de réduire de 15% ses dépenses, soit 1,97 milliard d'euros, d'ici 2003. La direction de Consignia a annoncé ce matin la suppression de 15.000 emplois sur trois ans. L'entreprise emploie actuellement environ 200.000 personnes et avait déjà supprimé 10.000 emplois l'an dernier.En février, la société, qui a changé de statut au printemps 2001 pour devenir une société par actions dont le capital reste détenu par l'Etat, avait annoncé son intention de supprimer 30.000 emplois en 18 mois. Ce projet s'était heurté à une levée de boucliers des organisations syndicales. Même si Consignia semble donc avoir fait machine arrière, la presse britannique juge ce matin que l'ensemble du plan du groupe porte en fait sur la suppression par étapes de 40.000 emplois. Principale concernée par l'annonce faite aujourd'hui: la filiale de distribution des paquets de Consignia, Parcelforce - 12.000 salariés et 332 millions d'euros de pertes l'an dernier -, dont les activités vont être nettement réduites. Les effectifs de cette entité devraient être ramenés à 5.000 personnes.Outre ses difficultés économiques chroniques, la nécessité pour Consignia de se réformer réside aussi dans la possibilité de voir le paysage des services postaux en Grande-Bretagne connaître d'importants bouleversements dans les mois qui viennent. En effet, Londres pourrait décider de contraindre l'entreprise à s'ouvrir à la concurrence, suivant en cela les recommandations du régulateur du secteur. Dans un rapport publié à la fin du mois de janvier, Graham Corbett avait conseillé d'ouvrir le marché de la poste à des opérateurs privés dès avril. Dans un premier temps, il s'agirait d'autoriser de nouveaux acteurs à prendre en charge les envois groupés émis par les entreprises comprenant au moins 4.000 lettres. Or ce créneau représente 30 % du total des activités de Consignia. En avril 2004, le seuil serait abaissé de 4.000 à 500 lettres, puis le marché serait entièrement libéralisé en 2006. Face à l'hostilité que ce rapport a déclenché, le gouvernement de Tony Blair n'a pas voulu trancher mais les jours du monopole de Consignia semblent néanmoins comptés.latribune.f
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