Le PDG de la Société Générale mis en examen pour blanchiment aggravé

Par latribune.fr  |   |  418  mots
La justice frappe l'état-major de la Société générale à la tête. Daniel Bouton, PDG de la banque, ainsi que Philippe Citerne, directeur général délégué, et Didier Alix, directeur général adjoint, ont été mis en examen hier soir pour "blanchiment aggravé" dans une affaire de blanchiment entre la France et Israël. Plus de 90 personnes, dont six autres cadres de la Société Générale, sont déjà mises en examen dans ce dossier instruit depuis 1998. Daniel Bouton est ressorti libre de sa garde à vue et n'est soumis à aucun contrôle judiciaire, ce qui lui permet de continuer à exercer ses fonctions aux commandes de la Société Générale.Le délit de blanchiment, qui date de 1996, consiste à "apporter un concours à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d'un crime ou d'un délit". La Société Générale est soupçonnée d'avoir participé à un circuit de blanchiment en ne procédant à aucun contrôle préalable avant de traiter certains chèques présentés par des banques étrangères, principalement israéliennes, pour encaissement auprès des banques françaises (lire article ci-contre). Dans un communiqué publié mardi matin, la banque affirme que "aucun élément du dossier ne laisse supposer qu'un collaborateur ou un service de la banque ait sciemment commis une action de blanchiment". Ce que contestent les enquêteurs, précise la Générale, c'est "l'absence de vérification systématique et la non détection des chèques présentés". L'établissement déplore également que les groupes de travail mis en place en 2000 avec les autorités de tutelle pour préciser le rôle des banques en matière de contrôle des chèques étrangers n'aient "abouti à aucune clarification des obligations des banques".La Société Générale n'est pas la première banque mise en cause dans cette affaire. Ainsi, la BRED (groupe Banques Populaires), la Société marseillaise de Crédit (SMC, filiale du CCF), American Express Bank France et la banque libanaise Saradar ont déjà été mises en examen en tant que personnes morales. D'autres établissements pourraient être prochainement mis en cause, notamment le Crédit Lyonnais. Après avoir marqué le coup à l'ouverture du marché, avec une baisse de 1,32%, le titre Société Générale s'est bien repris. Il termine la journée en hausse de 1,31%, à 65,30 euros. latribune.f