Le Crédit Lyonnais fait flamber ses provisions

Conformément aux attentes des marchés, le résultat net du Crédit Lyonnais s'est apprécié de 15,8% à 812 millions d'euros. Mais il convient de relativiser ces chiffres dans la mesure où la banque avait décidé en fin d'année 2000 de provisionner l'intégralité du coût du prêt, 683 millions d'euros, à l'EPFR, l'établissement public chargé du refinancement du CDR, la structure de défaisance du Crédit Lyonnais. Si l'on se penche sur le résultat brut d'exploitation (RBE), on note que celui-ci se replie de 1,1% à 1,94 milliard d'euros. Quant au résultat courant, il chute de 22% à 1,27 milliard d'euros.Ces derniers éléments traduisent mieux la détérioration de l'environnement économique qui a pesé sur l'activité de la quatrième banque française. La situation aux Etats-Unis et notamment la faillite d'Enron ont fait explosé la charge du risque, +91,3% à 678 millions d'euros. Pour le seul dossier du courtier en énergie, le Crédit Lyonnais provisionne une somme de 140 millions d'euros. Le secteur aéronautique, dont les attentats du 11 septembre ont encore aggravé les difficultés, a également fait l'objet de provisions supplémentaires à hauteur de 60 millions d'euros.Dans ce contexte difficile, le Crédit Lyonnais, comme la Société Générale, a pu bénéficier d'une bonne performance de son réseau banque de détail en France. Le RBE de cette branche a augmenté de 12,8% à 907 millions d'euros pour un résultat net en hausse de 8,5% (503 millions d'euros). Malgré la faiblesse des marchés d'actions, les activités de gestion d'actifs ont plutôt bien résisté et sont parvenues à limiter le recul du résultat net à 8,6% sur l'année. A l'inverse, les activités de la grande clientèle internationale qui regroupent la banque d'investissement et la banque de financement ont été sous pression. Le résultat net de cette branche a chuté de plus de 61% à 128 millions d'euros. Le RBE est inférieur de 9,4% à celui de l'exercice 2000.Ces chiffres sont plutôt bien accueillis par les observateurs. "L'exploitation est meilleure qu'attendue grâce aux deux métiers qui ont marché très fort, la banque de détail et la gestion d'actifs. Quant aux résultats du pôle grande clientèle, ils sont faibles mais pas catastrophiques", souligne ainsi Didier Valet, analyste financier chez SG Securities, cité par Reuters. Et le titre Crédit Lyonnais efface ses pertes initiales. Après une ouverture en baisse de 1,42% la valeur est repassée dans le vert en milieu de matinée. A la clôture, le titre gagne 2,41% à 38,20 euros.S'il ne délivre pas de perspectives chiffrées pour l'exercice en cours, Jean Peyrelevade, PDG de la banque, a néanmoins indiqué que la stratégie de redressement de la rentabilité des activités de banque d'investissement et de financement serait poursuivie en 2002. latribune.f
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.