WorldCom pourrait être exclu du Nasdaq

Par latribune.fr  |   |  381  mots
Une nouvelle étape est franchie dans la chute de la maison WorldCom : l'action de l'opérateur américain a chuté lundi soir en clôture sous le seuil symbolique d'un dollar sur le Nasdaq, accusant sur la séance un recul de 25,41% pour clôturer à 0,91 dollar. Une situation qui, si elle se maintient durablement - pendant 30 séances consécutives, selon les règles du marché - pourrait conduire à son exclusion pure et simple du Nasdaq. Une humiliation de plus après le retrait du titre, le mois dernier, de l'indice S&P 500. A la mi-séance mardi, le titre ne regagnait que 3,3% à 0,94 dollar.Or, l'ex-star des télécoms américaines, dont le PDG Bernie Ebbers a dû démissionner fin avril sous la pression des investisseurs, aura désormais bien du mal à remonter la pente. Notamment après la publication de l'étude de Salomon Smith Barney (SSB) évoquant une restructuration de la dette du groupe, ce qui diluerait les actionnaires actuels. Selon Jack Grubman, l'analyste de SSB, WorldCom a besoin d'être recapitalisé d'urgence et les facilités de crédit dont dispose l'entreprise pourraient être rapidement épuisées. Une information prise d'autant plus au sérieux que Salomon Smith Barney est la banque conseil de WorldCom. Et que la situation financière du groupe est de plus en plus tendue : la semaine dernière, Standard & Poor's a abaissé de deux crans la note de la dette du groupe, déjà déclassée au rang d'investissement spéculatif, et l'agence n'exclut pas une nouvelle sanction.Jack Grubman, lui, a ramené sa recommandation sur WorldCom de "neutre" à "sous-performance" et réduit ses estimations de résultats. Il n'exclut d'ailleurs pas que WorldCom abaisse de lui-même sa prévision d'Ebitda, actuellement située entre 7 et 7,5 milliards de dollars.Malgré ses 20 millions de clients, WorldCom ne parvient pas à faire face à un endettement de plus de 30 milliards de dollars, accumulé au fil de sa stratégie de croissance par acquisitions. Celle-ci avait culminé en 1997 avec le rachat de MCI, qui a fait du groupe le deuxième opérateur longue distance américain derrière AT&T. Quant à l'action WorldCom, elle a atteint un record à 64,50 dollars en juin 1999 et valait encore 16 dollars il y a un an.