Le PDG de Pressplay démissionne

Cela sonne comme l'aveu d'un échec. Sept petits mois seulement après le lancement du service payant de Pressplay, Andy Schuon rend son tablier. Ce vétéran de la radio va retourner à ses premières amours: il a accepté un poste de président de la programmation d'Infinity, une radio appartenant à Viacom. Il sera remplacé par son numéro deux, Michael Bebel. S'il assure avoir le soutien du conseil d'administration de Pressplay, son départ impromptu laisse les observateurs sceptiques. "Un PDG ne démissionne pas sept mois seulement après avoir lancé un projet, à moins qu'il n'y ait de l'incertitude", affirme un cadre de la firme de musique en ligne. Certains analystes estiment par ailleurs qu'Andy Schuon a été frustré de lancer Pressplay sous la pression de ses actionnaires, sans avoir toutes les cartes en main pour satisfaire des utilisateurs, préalablement conquis par Napster. Il faut dire que la route est encore longue pour Pressplay, la plate-forme payante de téléchargement de musique. La joint-venture d'Universal et de Sony doit convaincre les internautes habitués à télécharger des morceaux gratuits de venir s'abonner à ses services. Un vrai challenge que la plate-forme a des difficultés à relever.Après sept mois d'activité, Pressplay, qui n'a pas fourni de chiffre pour l'instant, semble déjà avoir été remis en cause par ses propres maisons de disques. Universal Music a annoncé à la mi-juin qu'elle allait proposer la distribution de dizaines de milliers de titres à moins de 99 cents, et d'albums à moins de 10 dollars, tous les morceaux étant recopiables à souhait sur CD. Sony Music a des projets similaires pour l'été. Il s'agit là d'un véritable revirement stratégique. Non seulement les maisons de disques se tournent vers des distributeurs indépendants, mais en plus elles changent carrément de stratégie commerciale. Car les plates-formes Musicnet et Pressplay sont fondées sur l'abonnement, et empêchent la copie sur CD. Elle ont également choisi des distributeurs spécifiques comme Yahoo! et MSN pour Pressplay, et AOL pour Musicnet.Si après sept mois d'activité, Pressplay n'a pas encore dressé de bilan, les observateurs du secteur ont déjà fait remarquer que les offres d'abonnement étaient bien trop chères, et trop restrictives. La démission d'Andy Schuon vient aujourd'hui encore ajouter de l'eau au moulin des sceptiques sur les performances et la pertinence de ces plates-formes.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.