TV-Radio/Comfm veut développer les radios sur le Web

La radio ferait-elle son chemin sur Internet ? Certains se plaisent à y croire, mais après les échecs du modèle tout publicitaire, les aventuriers des ondes FM sur le Web tentent de nouvelles voies. C'est en tout cas le défi que s'est lancé TV-Radio en reprenant Comfm par échange de titres en janvier dernier, une fusion dont le succès repose sur les synergies possibles entre les activités des deux sociétés, réunies depuis le début de l'année dans les mêmes locaux.Historiquement, TV-Radio, filiale de TDF (Télédiffusion de France), s'est créée en juin 1999 pour reproduire sur le Web le modèle de sa maison mère. La start-up assure, pour le compte des radios, un service de retransmission en direct sur le Web, de même que TDF se charge de la diffusion de leurs "sons" sur les ondes FM. Concrètement, la prestation de TV-Radio consiste à récupérer les signaux grâce à ses 70 plates-formes dispersées en France, à les encoder et à les renvoyer sur ses serveurs parisiens pour ensuite les rediffuser sur le Net. En outre, TV-Radio offre à ses clients des services relatifs à l'audience. Ainsi, France Info sait maintenant que 40% de ses auditeurs Web sont des expatriés, les radios communautaires comme Beur FM ont conscience que leur audience sur le Web est très internationale, et surtout - et ce n'est pas une surprise - l'ensemble des clients de TV-Radio savent désormais que la grande majorité de leurs auditeurs sont au bureau et bénéficient d'une connexion haut débit. A ce jour, TV-Radio délivre ce service à 200 radios, et notamment à Radio France. Si certaines radios privées comme NRJ ou RTL n'ont pas adhéré à TV-Radio, c'est qu'elles ont un autre fournisseur que TDF pour leurs prestations FM. En fusionnant avec Comfm, TV-Radio a voulu rajouter une corde à son arc. Au départ Comfm se définissait comme un site de divertissement réunissant dans un même portail l'ensemble des radios disponibles sur le Web et quelques chaînes de télévision. A l'instar des autres sites de médias, la start-up, dans laquelle les investisseurs ont injecté un total de 30 millions de francs, misait sur la publicité pour faire fortune, un modèle qui n'a évidemment pas tenu le coup. Maintenant, les dirigeants de l'entité récemment fusionnée veulent faire de Comfm une "vitrine d'exposition française et internationale", grâce à son million de visiteurs uniques mensuel. L'objectif pour TV-Radio : donner plus de visibilité à ses clients et développer leur audience. Si le portail est une aubaine pour les radios, il l'est aussi pour TV-Radio, dont le modèle de rémunération repose sur le volume diffusé. La nouvelle direction compte également sur le "player" de Comfm, une application maison de type Real Player qui permet de sélectionner ses radios préférées et de les écouter en direct en seul clic. Là aussi, il s'agit pour les clients de TV-Radio qui ne paient évidemment pas ce service, de se donner plus de chances d'être en rapport avec leurs auditeurs. Dernier service proposé : la Radio On Demand, c'est-à-dire le découpage et l'habillage graphique et textuel des émissions audio et la possibilité de les réécouter à volonté. Pour l'instant, des radios comme France Culture, Radio Orient et RFO (Réseau France d'Outre-Mer) ont adhéré au service. Mais TV-Radio/Comfm veut également tirer parti de l'internaute. L'entreprise développe actuellement un service payant pour sa série de radios Web thématiques créées en interne. "Fin juin, on lancera un bouquet de nos radios "1000%" (reggae, blues, etc.) pour 6 euros par mois", explique Philippe Hénaux, qui sait, d'après les retours d'audience, que ce type d'offre rencontre déjà un grand succès auprès des internautes sur le Web.L'entreprise compte ainsi générer un chiffre d'affaires total compris entre 2 et 2,5 millions d'euros cette année, dont 85% grâce aux services aux entreprises et 15% par la publicité. Elle devrait atteindre la rentabilité fin 2003, ce qui suppose qu'elle double ses revenus.
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