Deutsche Telekom repousse son objectif de réduction de sa dette

La saison des mauvaises surprises n'est pas encore terminée pour les opérateurs de télécoms. A deux jours de la publication des résultats de France Télécom, son grand concurrent allemand Deutsche Telekom a présenté hier soir une nouvelle mouture, plus prudente que la précédente, de son plan d'assainissement financier. Principale décision prise - sans doute à contrecoeur - par Ron Sommer, le PDG du groupe : l'objectif de réduction de la dette à 50 milliards d'euros, contre 62,1 milliards fin 2001, est repoussé d'un an, à fin 2003 au lieu de fin 2002. En outre, le dividende versé par le groupe au titre de 2001 sera limité à 0,37 euro par action, soit 40% de moins que l'an dernier (0,62 euro). Les investissements, 9,9 milliards d'euros l'an dernier, diminueront d'un milliard et les coûts subiront des "coupes sévères". Enfin, sans que cela apparaisse comme une véritable surprise, l'introduction en Bourse de T-Mobile, la filiale mobile, n'aura pas lieu au premier semestre de cette année. Autant de mesures motivées, selon Deutsche Telekom, par "l'interdiction de la vente des activités câblées et par l'environnement boursier actuel". L'ex-monopole, qui a terminé 2001 sur une perte nette de 3,5 milliards d'euros, tire donc les conséquences de la décision de l'Office fédéral des cartels allemand d'opposer son veto à la vente de ses filiales de télévision par câble à l'américain Liberty Media pour 5,5 milliards. Quant à T-Mobile, Ron Sommer entend retirer 10 milliards d'euros de la mise en Bourse d'une part minoritaire de son capital, ce que les valorisations accordées actuellement par les marchés au secteur ne lui permettent pas d'espérer. La cession du câble et l'introduction de T-Mobile étaient indispensables à la réalisation du plan de réduction de la dette. Car les autres opportunités de rentrées de capitaux sont limitées : la poursuite de la cession d'actifs immobiliers ne devrait rapporter au groupe que 2 à 3 milliards d'euros. Quant à la baisse du dividende, elle ne devrait générer qu'une économie d'un milliard, suffisante cependant pour permettre au groupe de dégager un cash-flow libre positif dès cette année, a souligné Ron Sommer.Concernant la dette du groupe, creusée par les acquisitions et les investissements réalisées ces dernières années, le directeur financier du groupe, Karl-Gerhard Eick, a souligné lors d'une conférence avec les analystes qu'elle allait atteindre un point haut "à un petit peu moins de 67 milliards d'euros au premier trimestre" 2002. La progression par rapport à la fin 2001 s'explique par le fait que le constructeur automobile DaimlerChrysler a contraint Deutsche Telekom à lui racheter en mars les 49,9% qu'il détenait dans son ex-filiale de services informatiques Debis Systemhaus, pour 4,6 milliards d'euros.En dépit de ces décisions, Deutsche Telekom souligne qu'il "maintient ses prévisions de croissance et de résultats, ainsi que son objectif de réduire significativement sa dette" cette année. Il table notamment sur une progression de l'Ebitda de 10 à 15% par an jusqu'en 2004. A la Bourse de Francfort, l'action Deutsche Telekom réagit évidemment mal à ces annonces. En fin d'après-midi, elle abandonne 2,52% à 16,61 euros, affichant la plus forte baisse de l'indice Dax.
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