Berlin refuse toujours de modifier les règles de l'UMTS

Alors que la décision française de réduire les coûts et d'augmenter la durée des licences UMTS avait été applaudie, alors que Bruxelles s'apprête à autoriser le partage des coûts de construction des réseaux (lire ci-contre), alors que Telefonica et Sonera viennent de jeter l'éponge, l'Allemagne, elle, reste droite dans ses bottes. Pour Berlin, il n'est toujours pas question de changer les règles du jeu : dans un entretien à la Süddeutsche Zeitung, Matthias Kurth, le président de la RegTP, l'autorité de régulation des télécommunications, équivalent allemand de l'ART, exclut ainsi toute modification des règles et des coûts de ce marché en difficulté avant même d'exister. Et pourtant, il admet que le prix d'attribution des six licences allemandes, à l'été 2000, était "exorbitant", en raison d'"attentes surévaluées". "Nous avons mis en place au début des conditions pratiques et réalistes", se défend Matthias Kurth, ajoutant qu'elles n'ont pas besoin d'être modifiées. Et que, "dans dix ans, l'UMTS sera un succès". Un optimisme sans doute intéressé. Car la RegTP s'apprête à récupérer la licence abandonnée le mois dernier par Quam, le consortium unissant Telefonica et Sonera, et elle devrait logiquement s'efforcer de la revendre à l'un ou à plusieurs (en partageant les fréquences) des opérateurs encore en lice. Reste à fixer le prix de cette licence "de seconde main": il sera sans doute très inférieur aux 8,4 milliards d'euros payés en moyenne par chacun des six titulaires originaux il y a deux ans. Aucun des cinq rescapés (T-Mobile, Vodafone, E-Plus, Viag Interkom et MobilCom) n'a aujourd'hui les moyens de débourser une telle somme sans affoler ses banquiers et ses actionnaires.
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