Si Qwest est parvenu, sur le fil du rasoir, à éloigner deux des menaces qui compromettaient son avenir, la troisième reste plus que jamais présente. Le quatrième opérateur américain, qui a failli se trouver en défaut sur sa dette avant d'être contraint à passer ses comptes à la paille de fer pour tenir compte des dépréciations d'actifs (lire ci-contre), se trouve en effet désormais sous le coup d'une enquête formelle des autorités boursières américaines. La SEC (Securities & Exchange Commission) a décidé de transformer l'enquête informelle ouverte le 11 mars en investigation officielle sur les pratiques comptables du groupe ayant abouti à l'établissement des comptes des exercices 2000 et 2001. L'enquête formelle vise principalement les échanges de capacité optique, une pratique devenue fréquente chez les opérateurs alternatifs ces dernières années. Elle consiste à vendre à un opérateur concurrent des capacités de transport sur son propre réseau, tout en achetant des capacités de transport sur le sien. L'opération est logiquement comptabilisée comme chiffre d'affaires dans les comptes des deux parties prenantes ; reste à savoir si elle correspond à une prestation réelle de services. Parmi les transactions soumises à un examen approfondi figurent des échanges de capacités avec Global Crossing, l'opérateur international en faillite. Selon Qwest, ces échanges représentaient 2,8% de son chiffre d'affaires en 2000 et 5,1% en 2001.Les autorités boursières s'intéressent également à des ventes d'équipements à des clients coïncidant avec des achats de services ou des prises de participation au capital de ces mêmes clients. Qwest assure coopérer avec les enquêteurs comme il le fait depuis le début de l'enquête informelle. Le mois dernier, il avait souligné que ses comptes étaient sincères, tout en précisant qu'il ne prévoyait plus de recourir aux pratiques visées par l'enquête.Sur le New York Stock Exchange, l'action Qwest regagnait 0,55% à la mi-journée vendredi, à 7,30 dollars, après avoir abandonné 3,84% jeudi. Elle accuse un recul de 44% depuis le début de l'année et de plus de 80% sur un an.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:05

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