Accord entre Microsoft et la FTC sur le programme Passport

Le programme Passport de Microsoft n'aboutira ni à un procès, ni même à des sanctions. La Commission fédérale du commerce (FTC) a conclu avec le groupe de Bill Gates un accord amiable à l'issue de l'enquête ouverte il y a treize mois sur le programme d'identification automatique Passport et ses déclinaisons Passport Wallet et Kids Passport, lancés en 1999.Censé permettre aux internautes d'être immédiatement "reconnus" lorsqu'ils arrivent sur un site affilié au programme, par la seule saisie d'un identifiant et d'un mot de passe, Passport exige en retour de ses utilisateurs un certain nombre d'informations personnelles. Voire, dans la version "Passport Wallet", la communication du numéro de carte de crédit, qui permet ensuite de simplifier les opérations de paiement. Ces caractéristiques avaient suscité de nombreuses critiques de la part d'associations de consommateurs et de défenseurs de la confidentialité des données personnelles, qui avaient fini par porter le dossier devant la FTC. Le reglèment amiable, s'il lui évite un procès, est sévère pour Microsoft. Car l'enquête a montré que le groupe de Seattle avait exagéré la confidentialité et le niveau de sécurité de Passport, ainsi que les mesures prises pour les garantir en permanence. Ainsi, alors que les utilisateurs de Passport Wallet se voyaient promettre une meilleure sécurité lors des paiements en ligne que des acheteurs "classiques", ils bénéficiaient en fait d'un niveau de sécurité équivalent. De même, en dépit des engagements pris, Passport collectait bel et bien des informations permettant par exemple de savoir si un internaute donné s'était connecté à un site affilié au programme.Désormais, la Commission lui "interdit toute fausse présentation des pratiques d'information liées à Passport". Et Microsoft devra mettre en place et maintenir à niveau un "programme complet de sécurisation des informations", qui sera soumis tous les deux ans au contrôle d'une autorité indépendante. Le règlement de ce dossier malgré les critiques qu'il comporte à son égard constitue sans doute un soulagement pour Microsoft : le premier éditeur mondial de logiciels présente Passport comme l'un des piliers de sa stratégie .Net, qui vise à une intégration de plus en plus poussée de ses différents produits, ce qui sous-entend par exemple une communication accrue entre les serveurs Web de ses clients et les ordinateurs personnels des internautes. Mais Passport n'a pas encore franchi tous les contrôles : la Commission européenne a décidé en mai de se pencher sur le dossier. Et n'a pas encore rendu ses conclusions.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.