Chez Siemens, les plans sociaux forment petit à petit un long et triste feuilleton. Le groupe allemand n'en finit pas, en effet, de réduire les effectifs de sa branche d'équipements de téléphonie fixe, ICN. Déjà engagée dans une série de plans sociaux devant supprimer 16.500 postes, la division envisage désormais 4.000 suppressions supplémentaires. Aucune décision n'a encore été prise, précise-t-on chez Siemens. Mais si l'information était confirmée, ICN verrait ainsi, avec 20.500 postes supprimés, ses effectifs revenir à 33.700 personnes seulement, soit 38% de moins que l'an dernier. Le groupe avait annoncé la semaine dernière avoir décidé de la suppression de 1.300 postes, mais les syndicats ont révélé que les négociations en cours évoquaient 2.700 postes supplémentaires. La division - la deuxième du groupe en termes d'effectifs - est la plus touchée par le ralentissement économique : elle a perdu 366 millions d'euros depuis le début de l'exercice 2001-2002, le 1er octobre dernier, après une perte de 861 millions sur l'année précédente. Et ses perspectives sont loin d'être optimistes : fin juillet, Heinrich von Pierer, le président de Siemens, a reconnu qu'ICN serait la seule division du groupe à prendre un an de retard dans la réalisation des objectifs initialement fixés pour 2002-2003. Au troisième trimestre, les entrées de commande d'ICN ont reculé de 15%, et les coupes opérées ces derniers mois par de nombreux opérateurs de télécoms dans leurs projets d'investissement laissent entrevoir peu d'espoir de reprise. Les analystes ne se font guère d'illusion : Merrill Lynch table ainsi sur une baisse de 10% des ventes de la division pour le prochain exercice.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:47

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