Arrestations en série dans l'affaire Adelphia

La faillite d'Adelphia du mois dernier n'a rien à envier à celle de WorldCom. Le même parfum de souffre plane au-dessus de l'un de ces scandales financiers qui inquiètent actuellement les investisseurs, résonnent dans les murs de la Maison Blanche et enfoncent les marchés. Mercredi, John Rigas, l'ancien PDG du sixième câblo-opérateur, ses deux fils, ainsi que deux anciens cadres dirigeants du groupe ont été arrêtés et inculpés pour fraude massive, suite à une enquête judiciaire.John Rigas, ses fils Timothy, ex-directeur financier de l'opérateur en dépot de bilan, et Michael, ancien vice-président executif devraient être entendus par un tribunal fédéral de Manhattan dans la journée. En parallèle, le directeur financier, James Brown, et Michael Mulcahey, trésorier du groupe, tous deux arrêtés en Pennsylvanie seront présentés devant le tribunal de Williamport.Parallèlement, la SEC a annoncé mercredi avoir porté plainte contre eux. Elles les accusent des plus importantes fraudes financières jamais commises dans une entreprise cotée. Elle met également en cause James Rigas, le troisième fils, qui échappe pour l'instant à la justice. Selon diverses plaintes, la famille Rigas utilisait le cablo-opérateur créé il y a 50 ans comme banque de prêts personnelle. Ses membres auraient manipulé pour des milliards de dollars de fraudes. Tout d'abord afin d'atteindre les objectifs de Wall Street en transférant des charges dans des filiales du groupe. Mais la famille se serait également largement servie dans la caisse pour s'offrir des maisons de luxe et autres babioles de milliardaires. Sur la liste des cadeaux personnels, la plainte indique un appartement à New York et la construction d'un golf en Pennsylvanie.Pour Adelphia, la descente aux enfers a commencé le 27 mars dernier. Le groupe révèle alors des engagements hors bilan pour un montant de 3 milliards de dollars. Ces engagements étaient le produit d'une série de transactions financières réalisées entre la société et ses fondateurs, la famille Rigas. Une partie de cette somme avait d'ailleurs servi à racheter des titres de la société. Toujours est-il qu'Adelphia a reconnu avoir prêté 2,3 milliards de dollars à la famille fondatrice, une somme depuis revue à la hausse à 3,1 milliards de dollars. Depuis le groupe est sous le coup d'une enquête menée par la justice fédérale. Parallèlement, Adelphia admet qu'en 2000 et 2001 le chiffre d'affaires a été gonflé de 500 millions de dollars et le nombre d'abonnés exagéré. Finalement, le 16 juin dernier, le câblo-opérateur se met sous la protection de la loi sur les faillites (Chapitre 11) pour se restructurer à l'abri de ses créanciers. Ces nouvelles révélations devraient accélérer la définition des mesures que veut prendre la Maison Blanche pour endiguer les fraudes comptables et financières. Mercredi, le Sénat et la Chambre des Représentants ont annoncé s'être mis d'accord sur un projet de loi de réforme dans la gestion des entreprises. La loi, si elle est adoptée, prévoit la mise en place d'un comité de surveillance comptable des entreprises qui contrôlera les audits comptables. Pour l'instant, le projet, fait l'objet de résistances notamment de la part du chef de file des républicains au Sénat. Pour être adopté, il doit être voté par les deux chambres avant d'être présenté à Geroges Bush.
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