Alcatel va supprimer 10.000 emplois supplémentaires

Alcatel remonte la pente, mais pas assez vite au goût de ses dirigeants. Car si la perte opérationnelle se réduit au deuxième trimestre, les six derniers mois de l'année seront plus difficiles. Avec deux conséquences directes : le résultat opérationnel 2002 sera négatif, contrairement aux prévisions, et un nouveau plan de restructuration va être mis en place.Objectif fixé par le directeur financier, Jean-Pascal Beauffret : réduire les coûts du groupe de 12% entre la fin 2002 et la fin 2003, pour ramener son point mort sous le seuil des 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires trimestriel en moyenne sur 2003. A la fin 2002, ce point mort devrait se situer aux environs de 4,5 milliards d'euros de ventes par trimestre, au lieu des 4,7 milliards prévus initialement, "du fait de la baisse continue des coûts fixes", précise Alcatel. Le contenu exact du nouveau plan sera détaillé lors de la présentation des résultats du deuxième trimestre, le 25 juillet. Mais Jean-Pascal Beauffret a indiqué mercredi matin sur Radio Classique que le groupe va supprimer environ 10.000 emplois d'ici fin 2003. "Nous serons probablement un peu moins de 80.000 personnes à la fin de l'année 2002 et ceci conduirait probablement à une diminution de quelque 10.000 emplois d'ici fin 2003", a-t-il déclaré. Dans cette hypothèse, les effectifs du groupe seront ainsi ramenés à environ 80.000 à la fin de l'année et 70.000 fin 2003, contre 99.000 fin 2001. Ce plan de réduction s'ajoute aux 34.500 suppressions d'emplois annoncées depuis le printemps 2001 et étalées jusqu'à fin 2002. Qualifiant l'environnement actuel de "difficile", le groupe précise que le chiffre d'affaires du deuxième trimestre devrait être "pratiquement au même niveau" qu'au premier, soit 4,3 milliards d'euros. Le résultat opérationnel devrait s'améliorer d'environ 100 millions d'euros au deuxième trimestre par rapport au premier (la perte avait atteint 343 millions). Car le second semestre sera plus délicat à négocier : "les contraintes croissantes des opérateurs en matière d'investissements telles qu'indiquées dans leurs récentes annonces et le ralentissement attendu du marché devraient conduire à un volume d'affaires plus bas que prévu", prévient le groupe dans un communiqué. En cause : la faiblesse du marché des équipements de réseaux. Ce marché devrait reculer de 5 à 7% cette année, estime Jean-Pascal Beaufret, "ce qui signifie qu'après les faibles entrées de commandes en avril et mai, nos prévisions vont devoir être abaissées". D'où le nouveau plan de restructuration, qui portera les charges de restructuration 2002 à 1,2 milliard d'euros. Néanmoins, "le résultat opérationnel du second semestre ne devrait pas permettre de réduire les pertes opérationnelles constatées au premier semestre". En clair, l'objectif d'atteindre un résultat opérationnel positif sur l'ensemble de l'année, réitéré en avril, est désormais enterré. Tirant les conséquences de ces annonces, Merrill Lynch a d'ores et déjà abaissé ses estimations de résultat pour 2002 : la banque table désormais sur un chiffre d'affaires de 17,4 milliards d'euros, en baisse de 31% sur 2001 et de 10% par rapport aux estimations précédentes. Quant à la perte par action, elle devrait atteindre 0,73 euro au lieu de 0,21. Maintenant son opinion "neutre" sur Alcatel, Merrill Lynch souligne néanmoins que son scénario le plus pessimiste sur l'évolution des comptes valorise l'action entre 2 et 5 euros.En Bourse, l'action Alcatel, également touchée par les répercussions du scandale WorldCom sur l'ensemble des marchés, a clôturé en baisse de 16,47% à 7,81 euros. Depuis le 1er janvier, elle accuse un recul de 60%.
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