Le patron de Deutsche Telekom fait de la résistance

Alors que les rumeurs grandissent autour de la volonté du gouvernement de le faire partir, Ron Sommer, l'actuel patron de Deutsche Telekom, fait de la résistance, selon des sources citées par l'AFP. Le PDG est "profondément convaincu qu'il n'a rien à se reprocher" quant à la situation boursière du titre de l'opérateur, déclare-t-on dans son entourage.En dépit des différents démentis publiés par le gouvernement, il semblerait bien que Gerhard Schröder exerce des pressions sur celui qui est considéré comme responsable de la chute de 90% du cours de "l'action T", et ce alors que les prochaines législatives se tiennent le 22 septembre. Selon l'édition du magazine WirtschaftsWoche à paraître jeudi, le président en place depuis 7 ans doit remettre sa démission avant lundi. Les noms d'un éventuel remplaçant circulent déjà. Gerhard Schröder aurait proposé à Ferdinand Piëch, l'ancien président de Volkswagen, de venir au secours de l'opérateur. A Berlin, on assure n'avoir rien à voir dans l'histoire dans la mesure où l'Etat, même s'il est le premier actionnaire de Deutsche Telekom avec 43% de participation, n'est pas majoritaire. Pourtant, la pression de l'Etat semble forte dans ce contexte électoraliste délicat. A tel point que le conseil de surveillance de l'opérateur, où siège un représentant de l'Etat, s'est réuni hier pendant 10 heures et a manifesté son mécontentement face à "l'ingérence politique" dans une entreprise privée, selon une source citée par AFP. Cette influence politique de l'Etat est du plus mauvais effet pour un groupe coté, et renvoie une mauvaise image aux investisseurs étrangers, qui s'en seraient plaint, précise également la même source. Le conseil de surveillance devrait rédiger un texte interne sur les relations entre le gouverment et l'entreprise.En Allemagne, l'action T est à l'origine de l'engouement populaire pour la Bourse. Mais le titre, qui dépassait les 100 euros il y a deux ans, est tombé sous les 9 euros cette année. Il valait mardi en clôture 11,59 euros, la perspective de départ de Ron Sommer ayant gonflé le cours de 6,79% en séance. Cette chute vertigineuse de 90% a entraîné la colère de 3 millions de petits porteurs, qui avaient misé leurs économies sur le groupe allemand. Ils reprochent aujourd'hui à Ron Sommer sa stratégie de croissance à tout va qui a conduit à un endettement massif de 67 milliards de dollars. Hier, la presse allemande véhiculait d'ailleurs l'idée que l'opérateur pourrait céder sa filiale de services aux entreprises, T-Systems, pour alléger sa dette. Une opération qui pourrait lui rapporter entre 4 et 6 milliards d'euros. (lire ci-contre)
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