Psion n'attend qu'un timide rebond en 2002

"L'année dernière a été la plus difficile et la plus décevante des vingt-et-un ans d'histoire de notre entreprise": le constat dressé par David Potter, le président de Psion, est sans appel. Le fabricant d'agendas électroniques et d'ordinateurs de poche a tant souffert en 2001 qu'il ne ressemble plus guère au Psion du début des années 90, gloire de la haute technologie britannique. L'exercice 2001, marqué par de lourdes restructurations et par les dépréciations d'actifs, se solde par une perte avant impôt de 149,5 millions de livres (240 millions d'euros) pour un chiffre d'affaires de 181,1 millions, en recul de 17,6%. Et les éléments exceptionnels ne sont pas seuls en cause : la perte courante atteint en effet 17,4 millions de livres, contre un bénéfice avant impôt de 2,7 millions en 2000.Pour Psion, confronté tout comme ses concurrents au ralentissement de ses marchés, au durcissement de la concurrence et à la guerre des prix, l'année a surtout été marquée par la sortie du marché des produits destinés aux particuliers et de celui des modems. Le groupe a ainsi renoncé à lancer sur le marché grand public la nouvelle gamme en développement, destinée à succéder à ses produits-phares, les Revo et autre Series 7. Psion s'est au contraire recentré sur son activité de vente de matériels et de services aux entreprises, autour de sa division Teklogix, issue d'une acquisition (lire articles ci-contre). Les divisions Computer (PDA pour particuliers) et Connect (modems) sont destinées à disparaître et l'usine de fabrication de Milton a été fermée, Psion ne prévoyant de maintenir que les services après-vente. Aujourd'hui, les dirigeants estiment que les "marchés visés par Psion Teklogix sont bien établis et offrent des opportunités à long terme considérables" mais admettent que ces marchés restent pour l'instant "affaiblis" et qu'ils n'offrent qu'une perspective "d'amélioration graduelle de la demande". En conséquence, le groupe prévoit de poursuivre la réduction des coûts engagée l'an dernier, mais cette réduction sera limitée par la nécessité de poursuivre les investissements dans Symbian, la filiale créée avec Ericsson, Matsushita, Motorola et Nokia pour concevoir et promouvoir un système d'exploitation dédié aux terminaux mobiles "intelligents". Car Symbian, dont Psion est le premier actionnaire avec 28,1%, a régulièrement besoin de capitaux frais faute de chiffre d'affaires et a par exemple levé 20,75 millions de livres auprès de ses actionnaires en janvier. Et le groupe souligne que "jusqu'à ce que nous voyions arriver sur le marché de gros volumes de téléphones utilisant des logiciels Symbian, l'avenir de notre investissement restera incertain". Psion a néanmoins annoncé la nomination d'un nouveau directeur général en la personne de Ian McElroy, jusqu'à présent directeur de la division Teklogix. Il remplacera David Levin, qui part diriger Symbian. A la Bourse de Londres, l'action Psion cédait 4,39% à 87 pence en clôture jeudi. Elle en valait 1.500 environ début 2000 et était tombée fin septembre tout près des 30 pence.
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