L'heure des sanctions a sonné pour Toshiba et NEC : les numéros 2 et 3 de l'électronique japonaise viennent de voir leurs notes financières respectives abaissées par l'agence américaine Moody's. La note à long terme de Toshiba rétrograde ainsi de A3 à Baa1 avec une perspective d'évolution négative, celle de NEC de Baa1 à Baa2, avec une perspective stable. Concernant Toshiba, Moody's justifie sa décision par la baisse de la rentabilité, conséquence de la crise globale du marché des technologies de l'information et du retard pris dans la restructuration de l'activité de mémoires DRAM du groupe, mais aussi de la baisse de la rentabilité des PC portables. "Toshiba sera en mesure d'améliorer sa rentabilité en se retirant du marché des DRAM standards, qui souffre d'une importante volatilité des prix. Cependant, la perspective négative sur la note reflète la préoccupation de l'agence quant au manque de produits compétitifs aussi rentables que l'ont été, dans le passé, les DRAM et les ordinateurs portables", explique Moody's. Si de nouveaux segments de produits (les mémoires flash de nouvelle génération NAND et les écrans à cristaux liquides) peuvent devenir de nouvelles sources de profits, "les résultats de Toshiba pourraient rester sous pression dans un futur proche", conclut l'agence.Concernant NEC, Moody's concède que "la rentabilité a commencé à s'améliorer avec la mise en application du plan à moyen terme présenté en juillet 2000", mais déplore, comme pour Toshiba, les conséquences négatives de la lenteur de la restructuration de l'activité DRAM. Elle anticipe néanmoins une stabilisation puis une amélioration de la rentabilité grâce au développement des activités de services aux entreprises et d'équipements de télécommunications. A la Bourse de Tokyo, la décision de Moody's a favorisé une nouvelle baisse de l'action NEC, tombée à son plus bas niveau depuis plus de trois ans après un recul de 5,56% sur la séance de lundi, à 884 yens. Toshiba, pour sa part, a baissé de 2,9% à 402 yens. Les deux groupes avaient déjà nettement reculé la semaine dernière après la publication de leurs résultats trimestriels et de nouvelles prévisions de résultats annuels, plus pessimistes encores que les précédentes (lire articles ci-contre).latribune.f