Telefonica se renforce au Mexique mais souffre en Argentine

Telefonica continue d'avancer ses pions sur le marché latino-américain, appelé à devenir un nouveau relais de croissance pour les opérateurs de télécoms. Le groupe espagnol vient d'annoncer le rachat de 65% de l'opérateur mobile mexicain Pegaso à ses actionnaires actuels, Sprint, Leap Wireless et des investisseurs financiers. Cette acquisition le propulse Telefonica Moviles au deuxième rang sur le marché mexicain, derrière Telcel, filiale de l'ex-monopole Telmex. Mais l'opération - pour laquelle il dit avoir versé 81 millions d'euros, hors reprise des dettes, sans plus de précision - ne permet à Telefonica de combler qu'une partie de son retard : en dépit du rachat, en octobre 2000, de quatre petits opérateurs cédés par l'américain Motorola et présents dans le nord du pays uniquement, Telefonica Moviles Mexico, la filiale locale du géant espagnol, n'était jusqu'à présent qu'un acteur de second rang. Avec 17 millions de clients fin 2001, Telcel accapare encore 77% du marché au Mexique. Telefonica Moviles Mexico, lui, ne revendiquait que 1,2 million de clients fin décembre. Le PDG du groupe, Cesar Alierta, qui s'exprimait à l'occasion de la réunion annuelle destinée aux analystes financiers, a souligné que la prise de contrôle de Pegaso (pour un coût non précisé) s'inscrit dans la stratégie visant à "une expansion sélective en Amérique latine, principalement au Mexique et au Brésil". Car l'Argentine, troisième grand marché du continent pour le groupe (également présent au Chili et au Pérou) est, avec la crise financière qui le frappe, beaucoup moins prometteur. La chute du peso a fortement contribué au recul du résultat net du groupe en 2001, le premier en dix ans (lire ci-contre). Et pour Cesar Alierta, si le peso argentin se maintient à ses niveaux actuels (deux pesos pour un dollar), l'Ebitda réalisé par son groupe en Amérique latine sera amputé de 6 à 8% cette année, avant de repartir à la hausse dans les même proportions l'an prochain. Quant au chiffre d'affaires dans la région, il devrait baisser de 3 à 5% en 2002, puis augmenter de 7 à 9%.L'Amérique latine a généré l'an dernier 40% de l'Ebitda total du groupe (soit 5,1 milliards d'euros sur 12,8 milliards), pour un tiers du chiffre d'affaires. La crise argentine a également influé sur la décision du groupe de réduire de 60% cette année ses investissements dans la région, à 1,2 milliard d'euros.
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