Gerhard Schmid reste "pour l'instant" à la tête de MobilCom

RAS. Le conseil de surveillance de MobilCom, censé donner lieu à un affrontement direct entre les représentants de France Télécom et Gerhard Schmid, le PDG du groupe dont le Français possède 28,5%, a finalement décidé... de ne rien décider. Gerhard Schmid, pourtant très affaibli après l'assemblée générale de la semaine dernière et l'audit mettant en cause certaines de ses transactions financières, reste donc en place. Bien décidé à pousser sans ménagements le fondateur de MobilCom vers la sortie, France Télécom ne cache évidemment pas sa déception. "Le conseil de surveillance de MobilCom ne l'a pas révoqué. Nous considérons cela comme très grave. France Télécom et Orange vont donc réexaminer leurs options dans les prochains jours", a dit le porte-parole du groupe, Bruno Janet, sans préciser quelles étaient ces options. Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, le conseil de surveillance doit se réunir à nouveau dans dix jours. Le vote du conseil constitue en effet un nouveau revers pour France Télécom, qui ne dispose au conseil que de deux sièges sur douze et n'a réussi à réunir que sept voix vendredi, alors qu'il en fallait huit pour révoquer Gerhard Schmid. L'ex-monopole français espérait, avec le départ de ce dernier, débloquer un dossier qui accumule les difficultés, nuit à son image et complique sa stratégie de désendettement et de restauration de la confiance des investisseurs.Les observateurs s'attendaient donc à voir Gerhard Schmid limogé dès vendredi. D'autant que le fondateur du troisième opérateur mobile allemand avait déjà été mis sous tutelle la semaine dernière, l'assemblée générale de son groupe lui ayant oté toute possibilité de prendre seul des décisions de gestion. Mais Gerhard Schmid semble bien déterminé à occuper sa place le plus longtemps possible et peut visiblement encore compter sur des soutiens parmi ses administrateurs. Dans un entretien au Financial Times Deutschland, vendredi matin, il assurait ne voir aucune raison justifiant son départ. "Je n'ai provoqué aucun dommage pour MobilCom", résumait-il. "Si France Télécom veut se débarrasser de moi, alors ils doivent faire, à moi et aux autres actionnaires, une offre équitable". Très affaibli après des transactions financières complexes et finalement jugées illégales par un audit indépendant (lire ci-contre), Gerhard Schmid n'a en effet plus à négocier que le prix auquel il cédera - aux banques ou à France Télécom - ses 40% du capital du troisième opérateur mobile allemand. Il estimait il y a quelques jours encore que ses actions valaient 22 euros l'unité. Soit plus de 50% environ au-dessus du cours actuel. Dans le Financial Times Deustchland, Gerhard Schmid précisait par ailleurs qu'il n'a pas encore remboursé les 68 millions d'euros prélevés dans les caisses du groupe et versés à son épouse pour lui permettre de financer, par l'achat de titres MobilCom, un plan de stock-options destiné aux commerciaux. Une opération dont les conditions contrevenaient au code boursier allemand. Il avait jusqu'à jeudi soir pour effectuer ce remboursement, mais a reconnu vendredi devant le conseil qu'il ne s'était pas exécuté. Une fois tranché le sort de Gerhard Schmid (qui pourrait être remplacé, selon les médias allemands, par le directeur financier de MobilCom, Thorsten Grenz), France Télécom pourra se concentrer sur les conditions financières de la reprise de MobilCom. Le groupe de Michel Bon doit en effet trouver une solution pour ne pas avoir à consolider la dette de sa filiale, qui atteint 6,4 milliards d'euros, dont 4,7 milliards de crédit-relais arrivant à échéance le mois prochain. Une solution passera inévitablement par une renégociation avec les banques créancières, qui pourraient prendre le contrôle du capital en réservant au Français une option d'achat.
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