Reuters, plombé par Instinet, abaisse ses prévisions

Après les très mauvaises performances affichées vendredi par sa filiale de courtage électronique Instinet (34,7 millions de dollars de pertes au premier trimestre pour un chiffre d'affaires de 270,4 millions de dollars, en recul de 39%), Reuters a accusé le coup en Bourse, touchant en matinée son plus bas niveau depuis octobre 1998 avant de réduire ses pertes, pour clôturer à 506 pence, en recul de 0,78%. . Car les autres divisions du groupe ne compensent qu'en partie les difficultés d'Instinet : le chiffre d'affaires global pour les trois premiers mois de l'année atteint 912 millions de livres (1,49 milliard d'euros), en recul de 6%, alors que la plupart des estimations des analystes se situaient entre 920 et 930 millions. Hors Instinet, l'activité affiche une progression de 5%, à 762 millions de livres. S'il table sur une progression des revenus tirés des abonnements sur l'ensemble de l'année, c'est essentiellement grâce à la prise en compte de l'acquisition de Bridge Trading. Le revenu sous-jacent (hors acquisitions et effets de change) devrait au contraire afficher un recul de 2 à 3% au premier semestre. Mais ce recul devrait s'accentuer au second semestre, pour attendre 5 à 6%. Car "Reuters ne prévoit aucun retournement à court terme au vu des conditions déprimées affectant ses clients du secteur des services financiers". "En dépit de conditions de marché difficiles, nous restons concentrés sur l'amélioration de la marge de Reuters, avec un objectif de marge d'exploitation de 12% en 2002", explique malgré tout dans un communiqué Tom Glocer, le directeur général du groupe. Un objectif ambitieux dans le contexte actuel : l'an dernier, la marge opérationnelle avait tout juste atteint 7%. Et Instinet risque de rester un foyer de pertes : alors que les volumes d'activité, fortement corrélés à l'évolution des grands indices boursiers, ne semblent pas voués à un redressement rapide, les fortes baisses de tarifs décidées il y a quelques semaines pour conquérir des parts de marché risquent de dégrader encore la situation de la filiale à 83%.
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