Microsoft manifeste sa bonne volonté à l'égard de Bruxelles

L'heure est aux concessions envers Bruxelles, chez Microsoft. Au lendemain de déclarations au Financial Times de Steve Ballmer, le numéro 2 du groupe, soulignant la volonté de Microsoft de multiplier les partenariats et de jouer un rôle de leader "responsable" dans le secteur, le premier éditeur mondial de logiciel fait des concessions à Bruxelles. Un porte-parole du groupe, Jim Dessler, a confirmé hier soir à l'AFP que Microsoft avait soumis des propositions à la Commission européenne dans le cadre de l'enquête antitrust ouverte à son encontre par les services de Mario Monti, le redoutable commissaire à la concurrence. Les changements techniques proposés visent, explique le porte-parole, à accroître la compatibilité avec des systèmes concurrents de deux protocoles propriétaires de Microsoft. Le premier, Kerberos, est un protocole de sécurité, le second CISF (pour Common Internet File System) un protocole de transfert et de partage de documents."Ces deux changements répondent aux inquiétudes de la Commission européenne concernant la compatibilité de nos produits avec des systèmes d'exploitation autres que Windows", a assuré à l'AFP Jim Dessler. Mais il est s'est refusé à y voir des concessions susceptibles de conduire à une fermeture rapide du dossier. Bruxelles, qui enquête depuis bientôt un an sur les pratiques commerciales de Microsoft, le soupçonne d'abus de position dominante sur le marché des systèmes d'exploitation pour serveurs. Plusieurs concurrents du groupe affirment que Microsoft s'est toujours refusé à rendre publiques des spécifications techniques indispensables pour assurer la compatibilité de leurs matériels et applications avec celles du leader mondial. Si l'enquête européenne reconnaît Microsoft coupable, le groupe peut théoriquement se voir infliger une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d'affaires, soit 2,5 milliards de dollars.Les efforts entrepris pour tenter de jouer la conciliation avec Bruxelles interviennent alors que le groupe fondé par Bill Gates voit se multiplier les actions judiciaires à son encontre. Lundi prochain débuteront les audiences du procès intenté par les neuf Etats américains non-signataires de l'accord amiable conclu en novembre avec Washington ; et deux grands concurrents du groupe, AOL Time Warner et Sun Microsystems, ont porté plainte contre lui ces dernière semaines. Le premier l'accuse d'avoir usé de pratiques déloyales pour imposer son navigateur Internet Explorer au détriment des produits de Netscape, tandis que le second lui reproche de promouvoir des produits non compatibles avec le langage Java dont il est propriétaire.
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