L'effet "Harry Potter" profite à Electronic Arts

A l'école des sorciers, Electronic Arts décroche pour l'instant la palme dans la catégorie jeux vidéo. Le premier éditeur mondial du secteur a en effet profité à plein, fin 2001, du phénomène médiatique et marketing généré par la sortie du film "Harry Potter à l'école des sorciers" : les ventes du groupe américain affichent une hausse de 30%, à 833 millions de dollars, et son bénéfice net une progression de 50%, à 132,3 millions. Dans un secteur qui peine encore à profiter financièrement de la dynamique engendrée par la sortie de nouvelles consoles, Electronic Arts (EA) peut donc faire figure d'exception. Car les jeux Harry Potter, dont le lancement est le plus réussi de l'histoire du groupe avec sept millions de copies écoulées (sur quatre plates-formes distinctes : PlayStation, PC, Game Boy Advance et Game Boy Color), ont amplifié un mouvement déjà net de progression des résultats. Sur neuf mois, le chiffre d'affaires affiche une hausse de 24%, à 1,255 milliard de dollars, tandis que le résultat net est multiplié par huit, à 54,2 millions. Mais Harry Potter, dont EA a acquis les droits exclusifs en matière de jeux vidéo pour quatre ans auprès de Warner Bros, ne fait pas oublier au groupe ses autres "best-sellers" : pour la seconde année consécutive, The Sims (jeu de simulation) a décroché le premier rang des ventes de jeux pour PC et Madden NFL 2002 (jeu de football américain) a déjà été écoulé à quatre millions d'exemplaires. EA est également bien placé pour profiter de la dynamique créée par la concurrence redoublée sur le marché de la nouvelle génération de consoles de jeux. En 2001, le groupe a ainsi lancé 17 titres pour la PlayStation2 de Sony, six pour la Xbox de Microsoft et trois pour la GameCube de Nintendo. Ces trois machines représentent d'ores et déjà 36% du chiffre d'affaires du groupe. Une part amenée à croître, notamment avec le lancement des versions PS2, Xbox et GameCube du jeu Harry Potter dans les prochains mois. Le classement des meilleures ventes de jeux établi par le cabinet spécialisé NPDFunworld, publié hier soir, conforte cette stratégie : la PS2 et la Xbox le dominent de la tête et des épaules avec respectivement douze et quatre titres dans les 20 meilleures ventes début janvier. Seule ombre au tableau pour Electronic Arts : malgré un bond de 96% de son chiffre d'affaires sur la période octobre-décembre, à 21,9 millions de dollars, le portail de jeu en ligne EA.com affiche une perte nette de 33,1 millions, incluant une charge exeptionnelle pour restructuration de 17,4 millions. Le groupe prévoit notamment de lancer de nouvelles formules d'abonnements au cours des prochains mois, pour améliorer la santé financière du site, précaire malgré son succès d'audience. EA.com était classé au 29ème rang des sites les plus fréquentés aux Etats-Unis en décembre, selon Media Metrix, avec 10,7 millions de visiteurs uniques. En milieu de séance jeudi à Wall Street, l'action Electronic Arts cédait 3,34% à 55 dollars. latribune.f
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