EMI prudemment optimiste pour l'exercice 2002-2003

Après une année de grave crise et le lancement en mars d'un vaste plan de restructuration, EMI se prépare à une année de consolidation. La "major" britannique du disque, numéro trois mondial, a publié des résultats conformes aux prévisions et s'affirme confiant dans ses capacités d'amélioration de la rentabilité, malgré les perspectives moroses du marché mondial. Sur l'exercice clos le 31 mars, le résultat avant impôt d'EMI a atteint 153,3 millions de livres (243 millions d'euros), un chiffre en recul de 41% par rapport à l'année précédente mais légèrement supérieur aux attentes des analystes financiers (150 millions de livres en moyenne). Le chiffre d'affaires a, quant à lui, reculé de 8,5% à 2,446 milliards de livres (3,88 milliards d'euros) et l'Ebitda (équivalent de l'excédent brut d'exploitation) est en baisse de 38% à 241,9 millions de livres.La situation est plus grave encore pour la division Recorded Music, qui génère 83% du chiffre d'affaires total : ses ventes s'inscrivent en recul de 11,1% à 2,029 milliards de livres et son Ebitda a chuté de 63% à 83,1 millions. EMI a en outre vu sa part du marché mondial reculer de 0,7 point en 2002-2003 à 13,4%, en raison notamment d'une très mauvaise performance sur le marché nord-américain.Le ralentissement économique mondial et la "démocratisation" du piratage avec la multiplication des services en ligne d'échange de fichiers entre internautes sont évidemment les principales causes de cette dégradation des résultats, qui a poussé Alain Lévy, appelé à la rescousse par EMI à l'automne dernier, à lancer en mars un vaste plan de restructuration prévoyant 1.800 suppressions de postes. Cet objectif de réduction des effectifs est d'ores et déjà atteint à 72%, a précisé mardi le patron du groupe. La société a en outre entamé un vaste ménage dans son portefeuille de 1.500 artistes sous contrat, se donnant pour objectif de réduire ce nombre d'un quart environ.Car EMI se prépare encore à des mois difficiles : il table sur une stabilité de ses ventes de musique d'ici mars 2003. Les prévisions pour le marché mondial, elles, s'échelonnent entre -2,5 et +2,5%. EMI, qui compte dans son "écurie" des artistes comme Radiohead, Pink Floyd, Janet Jackson ou Kylie Minogue, s'attend à vendre deux ou trois albums à plus de cinq millions d'exemplaires cette année (contre trois en 2001-2002). Et il vient d'entamer les négociations sur une éventuelle reconduction du contrat le liant à Robbie Williams, son artiste vedette, dont l'album "Swing When You're Winning" a été écoulé à 5,4 millions d'exemplaires l'an dernier.Sur le plan financier, Alain Lévy vise une marge opérationnelle de 11 à 13% d'ici trois ans pour la division Recorded Music, contre moins de 5% l'an dernier.A la Bourse de Londres, l'action EMI a perdu mardi 7,24% pour clôturer à 269 pence.
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