Cisco, nouvelle victime de l'anxiété ambiante

En recul de 8,41% à la clôture du Nasdaq hier, l'action Cisco, à 14,82 dollars, est retombée à son plus bas niveau depuis la mi-février. Le numéro un mondial des équipements pour Internet a mené une baisse quasiment généralisée sur le marché des valeurs technologiques. Microsoft a ainsi cédé 4,1%, Intel 4,9%, Juniper Networks 6,9%, Oracle 2,9%, Sun Microsystems 4,47%... A la miséance sur le Nasdaq aujourd'hui, le titre se reprenait légèrement, gagnant 0,43% à 15,26 dollars.Certes, Cisco a souffert de la publication d'une étude de la banque RBC Capital Markets abaissant la prévision de chiffre d'affaires du groupe pour l'année 2002. Mais le groupe dirigé par John Chambers souffre plus globalement d'un climat de défiance de plus en plus généralisé à l'encontre des sociétés de haute technologie, après les "profit warnings" d'IBM, lundi, et de Nortel, mardi. Des annonces spectaculaires, surtout concernant IBM (lire ci-contre) qui viennent s'ajouter à celles de plusieurs éditeurs de logiciels, comme PeopleSoft. "Si IBM a des difficultés pour vendre sur le marché des entreprises, il est logique que Cisco ait les mêmes problèmes", résume Aalok Shah, analyste de Pacific Crest Securities, interrogé par Reuters.Pour Cisco, les semaines qui viennent risquent donc d'être éprouvantes : le groupe, dont l'exercice fiscal est décalé, ne publiera ses résultats trimestriels que le 7 mai. Les analystes financiers tablent en moyenne sur un chiffre d'affaires trimestriel de 4,9 milliards de dollars (en progression de 3,6% seulement sur un an) et sur un bénéfice par action, hors exceptionnels, de 9 cents. Au-delà de Cisco, les déclarations des dirigeants d'autres grandes entreprises du secteur ne suffiront sans doute pas à rassurer les investisseurs. Le patron d'Oracle, Larry Ellison, qui s'exprimait hier devant les utilisateurs de ses logiciels réunis à San Diego pour la conférence Oracle AppsWorld 2002, s'est refusé à faire des prévisions sur la date de la reprise. "Il y a trois mois, j'ai annoncé la fin de cette récession.... vous voyez comme cela s'est vérifié", a-t-il ironisé, pratiquant l'auto-dérision. Seule note positive, les déclarations du PDG de Motorola. Christopher Galvin s'attend à une nette reprise de la croissance économique mondiale, mais au second semestre seulement. "Nous avons l'impression que le monde a touché le fond dans plusieurs secteurs", a-t-il expliqué, prédisant pour 2003 une croissance de 3,6% aux Etats-Unis, de 0,7% au Japon et de plus de 7% en Chine. Il a en outre souligné que les stocks d'équipements de télécommunications sont tombés à leur plus bas niveau depuis 1995. Mais son pronostic, délivré lors d'une conférence économique organisée à Chicago, a laissé certains auditeurs sceptiques. Et pas des moindres : Jack Welch, l'ancien PDG de General Electric a ainsi estimé à propos de son homologue de Motorola qu'il avait "pris des pilules euphorisantes"...
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