Pour Nortel, le premier trimestre a été pire que prévu

La prudence ne suffit plus : désormais, l'heure est à l'alarmisme chez Nortel. Alors qu'il reconnaissait mi-février qu'il ne parviendrait que difficilement à atteindre ses objectifs financiers trimestriels, le groupe est contraint d'admettre que ces objectifs étaient hors d'atteinte. Le chiffre d'affaires des trois premiers mois de l'année ne devrait pas dépasser 2,9 milliards de dollars. Soit une baisse de 16% sur le quatrième trimestre 2001, au lieu des 10% attendus, et... 53% de moins qu'au premier trimestre de l'an dernier. "Les clients ont montré plus de détermination qu'attendu initialement à réduire leurs dépenses à court terme", explique dans un communiqué Frank Dunn, le PDG du groupe. Nortel table en outre sur une perte nette par action de 14 cents, incluant une charge exceptionnelle pour dépréciation de stocks de 200 millions de dollars. Les analystes tablaient jusqu'à présent sur une perte limitée à 13 cents. La prise en compte des charges de restructuration et des survaleurs portera la perte par action à 26 cents. Et comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, l'agence de notation Standard & Poor's a annoncé hier qu'elle abaissait la note de Nortel de BBB- à BB-. S&P emboite ainsi le pas à Moody's, qui avait ramené la semaine dernière la dette de Nortel au rang de "junk bond" (littéralement "obligation pourrie", c'est à dire à très haut risque). Dans ces conditions, la gestion de la trésorerie du groupe semble de plus en plus délicate. Nortel a ainsi décidé d'épuiser complétement une facilité de crédit bancaire de 1,75 milliard de dollars, qui arrivait à échéance mercredi, et d'exercer l'option dont le groupe disposait pour renouveler cette facilité pour un an. Nortel, dont la trésorerie atteignait 3 milliards de dollars fin mars, "n'a pas un besoin immédiat de ces fonds", explique Frank Dunn. "Mais en prenant cette décision, nous tirons avantage des termes favorables de nos facilités de crédit actuelles, pour ne pas prendre le risque de voir cette source de liquidités disparaître". Faute d'avoir obtenu l'accord indispensable de chacune des 27 banques créditrices concernées. En Bourse, la décision de Moody's avait fortement touché l'action Nortel, tombé lundi vers des plus bas jamais atteints depuis plus de six ans. En clôture hier, le titre se reprenait cependant, progressant de 1,68% à 3,64 dollars.
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